(Agence Ecofin) - De passage à Genève dans le cadre de la journée mondiale du Coton, le Premier ministre malien Choguel Maïga est revenu avec des mots très durs sur l’action de la France au Mali. Une seconde sortie après celle devant l’Assemblée générale de l’ONU, ou il reprochait à Macron d’avoir « abandonné le Mali en plein vol ».
« Arrivée dans la région de Kidal en 2013 lors de l'offensive contre les groupes armés du nord, la France a interdit à l'armée malienne d’entrer. Elle a créé une enclave ou le gouvernement malien n’a jusqu’à présent pas autorité ». Interviewé par le service de presse russe Ria Novosti vendredi soir à Genève, le chef du gouvernement de transition au Mali, Choguel Maïga a émis une série de reproches à l’intention de l’Hexagone.
Il l’a notamment accusée d’erreurs ayant mené à la destruction de l’Etat libyen (intervention de l’OTAN en 2011) qui a favorisé la progression des terroristes dans son pays, puis d’avoir encadré des groupes armés non gouvernementaux, notamment des officiers du MNLA et deux cadres d’Ansar Dine. Des propos très sévères que plusieurs médias ont toutefois déformés, parlant de « soutien au terrorisme » ou même de « formation des djihadistes ».
Choguel parle de 'groupes armés' et non de groupe terroriste. Bravo pour la retranscription, Sputnik, on vous sent totalement candides sur l'affaire. Ensuite, s'il parle de la cellule anti-terroriste du MNLA, tout le monde est au courant et tout le monde sait comment ça a fini https://t.co/5EQTbOv0Oy
— Yvan Guichaoua (@YGuichaoua) October 9, 2021
Le Premier ministre n’a néanmoins pas fermé la porte à un réchauffement des relations avec la France, actuellement tendues suites à des propos blessants tenus des côtés. « Notre partenariat avec la France n’est pas exclusif parce que notre souci, c’est d’assurer la sécurité de nos citoyens », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « Le Mali et la France constituent un vieux couple. Il y a par moments des scènes de ménage, mais je ne crois pas que ça va aboutir au divorce ».
Feriol Bewa
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.