(Agence Ecofin) - Face à la montée de l’insécurité dans le Sahel, les pays d’Afrique de l’Ouest accélèrent la mutualisation de leurs ripostes. A cet effet, plus de 400 militaires en provenance d’Afrique, d’Europe et d’Amérique se réuniront dès le 15 février, en Côte d’Ivoire, pour un exercice militaire conjoint.
Du 15 au 28 février, dix pays vont se retrouver en Côte d'Ivoire pour un exercice militaire annuel. L'annonce a été faite par le commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (U.S. Africom), via un communiqué de presse publié sur son site Internet, le lundi 7 février.
Les pays africains qui participeront à cette activité qui réunira plus de 400 militaires sont le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Niger. Ils auront à leurs côtés le Canada, la France, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni et les USA. Dénommé Flintlock, cet exercice est destiné à renforcer les capacités des pays partenaires clés des Etats-Unis en Afrique. Il s'effectuera en partenariat avec les forces d'opérations spéciales internationales.
.@Gouvci will host #Flintlock22 Feb. 15-28. This annual multi-nation exercise assembles U.S. & @NATO_SOF #SpecialOperationsForces allies alongside our #Africa #Partners to advance country relationships & cooperation. https://t.co/kmfs7XrXjV pic.twitter.com/lNZYnRvTiS
— SOCAFRICA (@USSOCAF) February 7, 2022
Cette année, l’opération s'inscrit dans le cadre du renforcement de capacités « des nations partenaires clés de la région [Afrique de l'Ouest, Ndlr] à contrer les organisations extrémistes violentes, à collaborer au-delà des frontières, et à assurer la sécurité de leurs populations ». Elle vise également à renforcer les partenariats entre les organisations militaires et policières africaines, américaines et internationales, afin d'accroître « l'interopérabilité pendant les crises et les opérations ». L'objectif à terme, est de créer un environnement sécurisé et stable.
Cet exercice conjoint intervient dans un contexte d’expansion des activités terroristes et du grand banditisme dans la zone CEDEAO et le Sahel. D'après M. Mahamat Saleh Annadif, chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), « les incidents dans le nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo démontrent la réalité du déplacement des actes terroristes du Sahel vers les pays côtiers du golfe de Guinée ». D’après l’ONU, l’Afrique de l’Ouest est devenue, ces dernières années, une plaque tournante du trafic de drogue, le Sahel étant notamment considéré comme « une route principale pour le trafic de résine de cannabis ».
Face à ces phénomènes, les pays ouest-africains ont privilégié ces dernières années, la mise en commun de leurs efforts à travers notamment le partage de renseignements, la multiplication d’exercices militaires conjoints ou encore la création de la force G5 Sahel.
« Bien que la sécurité régionale soit au centre de l'exercice, les leçons apprises et partagées lors de Flintlock auront des effets durables au-delà de l'Afrique du Nord et de l'Ouest. Les acteurs malveillants et les terroristes qui cherchent à étendre leur influence ici menacent également la stabilité dans le monde entier », précise la note d'information de l’Africom.
Rappelons que Flintlock est un exercice qui se tient chaque année. Instauré en 2005, il est le premier et le plus grand exercice d'opérations spéciales de U.S. Africom.
Jean-Marc Gogbeu, stagiaire
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.