(Agence Ecofin) - Après son alliance avec le géant allemand Rheinmetall, le groupe d'armement sud-africain Denel recherche de nouveaux partenaires financiers pour sortir de la crise de liquidité qui le frappe depuis les révélations relatives à son implication présumée dans un scandale de corruption sous la présidence de Jacob Zuma.
«Attirer des entreprises non gouvernementales en tant que partenaires financiers pourrait contribuer à réduire la dette du groupe et à améliorer ses relations avec les fournisseurs», a déclaré Mike Kgobe, le directeur général par intérim du groupe public sud-africain. «Des coupes drastiques dans les effectifs et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle figurent aussi parmi les mesures visant à rééquilibrer le bilan du groupe», a-t-il ajouté.
Denel figure parmi les entreprises sud-africaines citées dans le plus grand scandale de corruption qu'a connu l'Afrique du Sud depuis sa démocratisation en 1994. Connu sous l’appellation de «State capture » (la prise de contrôle de l'État), ce scandale a mis en évidence l'influence de la famille Gupta, qui a été accusée d’avoir infiltré l'État pendant la présidence de Jacob Zuma afin de rafler de juteux contrats en association avec l'un des fils de l'ancien président.
«Denel a sérieusement souffert en termes de réputation, de crédibilité et de soutien de ses actionnaires», a souligné M. Kgobe, indiquant que la nouvelle direction du groupe «a découvert plus de 1,6 milliard de rands de dépenses illégales».
Denel, dont l’endettement se chiffre à plusieurs milliards de dollars, a déjà bénéficié à plusieurs reprises de garanties de l’Etat pour contracter des prêts.
Le groupe sud-africain, qui produit notamment des missiles guidés, de drones, des véhicules blindés et des bombes, s’est allié en 2008 au géant allemand de l’armement Rheinmetall pour lancer une société mixte spécialisée dans la fabrication d’obus d'artillerie.
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