Nigeria : les prix alimentaires pourraient encore grimper en 2023 en raison des inondations

(Agence Ecofin) - Au Nigeria, comme pour la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, l’inflation des prix alimentaires reste un sujet de vive préoccupation. Au-delà des chocs externes comme la flambée des prix de l’énergie, les évènements climatiques extrêmes pèsent aussi sur l’offre en denrées sur les marchés locaux.

Au Nigeria, l’Agence nationale de la météorologie a annoncé dans ses prévisions le 24 janvier dernier une nouvelle vague d’inondations dans plusieurs États du pays durant cette année. Ces nouvelles perspectives laissent planer le risque d’une hausse des prix de plusieurs produits alimentaires de base.

En 2022, le pays avait déjà enregistré une forte inflation pour des denrées comme les céréales ainsi que les racines et tubercules (igname et pomme de terre) en raison des dégâts liés au phénomène météorologique. Ayant touché principalement le nord du pays, les inondations ont notamment conduit au déplacement de près de 1,4 million de personnes selon les données du ministère des Affaires humanitaires.

Dans le secteur agricole, près de 570 000 hectares de terres agricoles ont été touchés, principalement les champs de riz et de maïs dans les États de Kogi, Kebbi, Kano, Benue et Jigawa. En raison de cette situation, les productions de riz et de maïs devraient reculer en 2022/2023 respectivement de 5 % à 12 millions de tonnes et de 7 % à 7,8 millions de tonnes d’après le Département américain de l’agriculture (USDA).

Plus largement, les prévisions si elles se confirmaient devraient entraîner une forte demande du Nigeria pour les produits cultivés dans les pays voisins comme le Bénin, le Burkina Faso, le Togo ou encore le Niger.

Une situation qui devrait accroitre les tensions sur les marchés locaux. Dans un pays comme le Bénin, le gouvernement estime que près de 65 % de la production de riz fait l’objet d’un commerce transfrontalier informel avec les États voisins, dont le Nigeria.   

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