(Agence Ecofin) - Dans un contexte de difficulté d’accès aux vaccins contre la covid-19, le Sputnik V est devenu l’un des principaux recours de plusieurs pays africains pour lutter contre la pandémie. Cependant, il fait de plus en plus face à des suspensions qui alimentent la controverse concernant son efficacité.
Le gouvernement namibien vient de suspendre le déploiement du vaccin russe Sputnik V sur son territoire. L’annonce a été faite le samedi 23 octobre, par le ministère namibien de la Santé.
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— MHSS_Namibia (@MhssNamibia) October 23, 2021
Selon les autorités, cette suspension est due à « de nombreuses réserves concernant le fait que les hommes ayant reçu le vaccin aient des risques plus élevés de contracter le VIH ». Elle intervient quelques jours après une décision similaire prononcée par l'Autorité sud-africaine de réglementation des produits de santé (SAHPRA).
A l’issue d’études menées depuis février dernier, l’institution a relevé avec inquiétude « le fait que l'utilisation du vaccin en Afrique du Sud, dans un contexte de prévalence et d'incidence élevées du VIH, pourrait augmenter le risque que les hommes vaccinés contractent le VIH ». Elle avait alors suspendu l’importation et la distribution sur son sol du sérum, ajoutant néanmoins que « l'examen continu du vaccin restera ouvert à la soumission de données de sécurité pertinentes ».
Cette deuxième suspension en une semaine illustre la controverse qui persiste autour de ce vaccin, malgré son efficacité de plus de 90% défendue par ses fabricants du Centre russe Gamaleya. Ce dernier a d’ailleurs condamné les décisions des deux pays d’Afrique australe qu’il juge « infondées ».
« Alors que les adénovirus, y compris l'ad-5, sont l'une des causes les plus fréquentes de la grippe commune légère [...], il n'existe aucune preuve d'un risque accru d'infection par le VIH dans la population humaine après le rhume », indique l’institution. Et d’ajouter : « ces spéculations inexactes qui ont depuis été réfutées sont liées à des essais cliniques infructueux d'un autre vaccin contre le VIH par un autre fabricant qui ne semblait tout simplement pas assez efficace ».
Pour rappel, le Sputnik V continue de souffrir d’un manque de reconnaissance à l’échelle internationale, et en Europe principalement. Bien qu’ayant été adopté par plusieurs pays africains, il n’a pour l’heure, toujours pas été approuvé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Notons que le gouvernement namibien a reçu 30 000 doses du vaccin, desquelles il a administré 115 doses. D’après les autorités, une homologation de l’institution onusienne pourrait entraîner une levée de la suspension sur la distribution du sérum.
Moutiou Adjibi Nourou
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