(Agence Ecofin) - Au Zimbabwe, les voyages effectués par la population pour aller se soigner à l’étranger, font perdre chaque année 400 millions $ à l’économie locale. C’est ce qu’a indiqué, la semaine dernière, le ministre zimbabwéen des Finances, Mthuli Ncube (photo).
D’après le responsable, cette situation est due au système multidevises qu’a adopté le pays, mais surtout au fait que de nombreux médecins zimbabwéens servent d’agents dans leur pays, pour des établissements de santé situés à l’étranger.
En effet, le coût élevé des médicaments dans le pays d’Afrique australe, lié à sa crise économique, a eu pour conséquence de développer un système qui permettait à de nombreux établissements situés dans des pays étrangers de bénéficier de clients qui ne pouvaient plus se faire soigner dans leur pays, en raison notamment de la pénurie de devises.
« Donc, plutôt que de traiter ici, ils [les médecins zimbabwéens, Ndlr] disent d'aller en Inde et, bien sûr, vous recevrez un bon traitement, mais ils ont touché une commission pour cela. Toute l'industrie de référence gagnait des dollars américains en référant des patients à des endroits comme l'Inde et d'autres pays. […] Nous perdions 400 millions de dollars par année à cause de ces transferts », a déclaré le ministre Ncube, cité par le quotidien The Herald.
Pour contrer cette situation et renverser la tendance, le gouvernement a entamé une procédure de stabilisation de son économie. En juin dernier, les autorités annonçaient que le RTGS, une monnaie intérimaire, serait désormais la seule devise ayant cours légal dans le pays, en prélude au retour du dollar zimbabwéen, d’ici à la fin de l’année. En juin, le gouvernement annonçait avoir conclu un accord avec le groupe suisse Novartis afin de faciliter aux Zimbabwéens l’accès aux produits pharmaceutiques, à moindre coût.
Notons qu’au total, les soins médicaux à l’étranger ont fait perdre 4 milliards $ au Zimbabwe, au cours de la dernière décennie.
Moutiou Adjibi Nourou
Lire aussi:
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »