(Agence Ecofin) - Dans la zone de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), le tarif extérieur commun appliqué aux importations rizicoles passe de 10% à 35%. Par cette décision, les ministres des finances des pays de la région, presque tous signataires de la mesure, entendent ériger une barrière contre les importations de riz en provenance d’Asie, car la production asiatique, par son coût plus abordable, mine la production locale.
Il reste à savoir, cependant, si ces dirigeants parviendront à interrompre les flux qui entrent illégalement dans la région. Un défi que le ministre des finances de la Tanzanie n’a pas manqué de souligner en précisant que : « ces importations rendent la vie très dure aux producteurs locaux.»
Il faut remarquer que l’Ouganda s’est abstenu pour sa part de signer ce texte. Le pays entend, en effet, porter son propre tarif extérieur sur les importations à 75% afin de stimuler le développement de sa production locale.
Mais on peut se demander si Kampala dispose des moyens de sa politique ou si le pays ne risque pas à terme de reproduire le cas nigérian. La plus grande économie d’Afrique a en effet opté, il y a deux ans, pour une taxation à 110% des importations de riz, pour des motifs similaires. Cependant, la mesure peine à être véritablement efficace en raison des importations illicites de riz qui entrent sur son territoire via ses frontières béninoises et camerounaises.
Aaron Akinocho
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.