Faut-il avoir peur des cryptomonnaies ?

(Ecofin Hebdo) - Selon Agustin Carstens, le patron de la Banque des règlements internationaux (BRI), il faut que les Etats régulent cette nouvelle finance, qui échappe au système financier courant.

 

 LeTemps

 

Le bitcoin? «Une bulle, un montage Ponzi et un désastre environnemental»

Agustin Carstens, le patron de la Banque des règlements internationaux (BRI), la banque centrale des banques centrales, a appelé les autorités à agir face à l’essor des cryptomonnaies pour protéger la confiance dans le système financier

Alors que les développeurs du bitcoin poursuivent le but de créer un système de paiement alternatif sans implication des pouvoirs publics, cette cryptomonnaie «devient à la fois une bulle, un montage Ponzi et un désastre environnemental», a prévenu Agustin Carstens, directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI), lors d’une conférence à Francfort.

Agustin Carstens a invité les autorités à faire preuve de vigilance, car les cryptomonnaies peuvent miner la confiance du public dans le système financier. Les cryptomonnaies comme le bitcoin sont en réalité des actifs «purement spéculatifs» avec des valorisations «très volatiles», a rappelé le banquier central.

Vers davantage de contrôle
Les cryptomonnaies ont bénéficié l’an dernier d’une clémence des autorités, alors que leur technologie offre un exemple à suivre pour réduire les coûts élevés des transactions financières.

Or, au vu de la fonte de valeur du bitcoin – la reine des monnaies virtuelles – d’un sommet de près de 20 000 dollars en décembre à moins 7000 dollars ces derniers jours (article paru le 6 février, ndlr), avec au passage de fortes fluctuations quotidiennes, les régulateurs se sont faits plus critiques.

La Chine envisage ainsi de renforcer son contrôle des cryptomonnaies et de porter un coup très dur aux transactions réalisées dans le pays.

Les banques centrales doivent «être prêtes à intervenir»
Selon Agustin Carstens, la volatilité des cryptomonnaies mine leur utilité pour les transactions et comme unité de valeur, pendant qu’elle ouvre un boulevard aux criminels pour blanchir l’argent sale.

«Si le seul» modèle d’activité «est l’utilisation pour des transactions illicites ou illégales, les banques centrales ne peuvent pas permettre à ces jetons numériques de s’appuyer sur la même infrastructure qui sert le système financier global et sur la confiance que celle-ci procure», a prévenu Agustin Carstens. C’est pourquoi, selon lui, les banques centrales doivent «être prêtes à intervenir si nécessaire».

Côté privé, la banque britannique Lloyds Banking Group a annoncé lundi avoir interdit les achats de bitcoins par ses clients munis de carte de crédit, suivant l’exemple de plusieurs grandes banques américaines qui craignent des problèmes d’endettement.

Selon Agustin Carstens, les autorités sont déjà en train de se rapprocher en vue de «contenir les risques liés aux cryptomonnaies».

A la mi-janvier, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, et son homologue allemand, Peter Altmaier, ont affirmé vouloir réguler le bitcoin, et annoncé que les deux pays présenteraient des propositions communes en vue du G20 Finances en mars.

 

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