En RDC, 77% des machines à voter détruites dans un incendie

(Ecofin Hebdo) - En République Démocratique du Congo, 77% des machines à voter prévues par la CENI (Commission électorale nationale indépendante de la République Démocratique du Congo, NDLR) sont parties en fumée.

 

be

RDC: près de 80% des machines à voter de Kinshasa détruites dans un incendie

Les dégâts sont énormes. Selon la CENI (Commission électorale nationale indépendante de la République Démocratique du Congo, NDLR), 77% de l'équipement qui devait être utilisé dans la capitale pour l'élection présidentielle du 23 décembre a été détruit dans l'énorme incendie qui a ravagé un de ses entrepôts, la nuit dernière. 15% de la population congolaise vit à Kinshasa.

Environ 8.000 machines à voter sur 10.300 ont été détruites, tout comme 3774 isoloirs sur les 8887 prévus; 800 nouvelles motos et 15 véhicules. Le matériel des cycles électoraux de 2006 et de 2011 a également été brûlé.

C'est vers 2h30 ce matin qu'un incendie est signalé dans un entrepôt de la CENI. C'est là qu'est stocké le matériel électoral pour la ville de Kinshasa en vue de l'élection présidentielle du 23 décembre.

L'entrepôt était surveillé par des policiers, ceux-ci ont été interpellés et sont entendus par les enquêteurs, selon des sources officielles toujours.

Origine probablement criminelle

L'origine criminelle de cet incendie ne fait pas vraiment de doute. "On pense à un incendie d'origine criminelle", a expliqué le ministre de l'Intérieur aux médias présents sur place. "Tout laisse à penser que le processus était déjà vicié, on sait que certains étaient contre ces machines à voter. Mais ce qui est sûr c'est que le scrutin se tiendra le 23 décembre, on se battra pour que ça se passe!", a-t-il ajouté.

Kamitatu

 

Depuis plusieurs semaines, l'opposition rejette l'utilisation de ces machines à voter, qu'elle estime moins fiables que les bulletins papier. C'est la première fois que ce type de matériel est utilisé en RDC et certains redoutent que ces machines à voter deviennent des "machines à tricher" au profit de Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de l'actuel président, Joseph Kabila.

Dans un tweet daté du 13 septembre 2018, Olivier Kamitatu Etsu, porte-parole de l'opposant Moïse Katumbi, menaçait d'ailleurs de les détruire. "Le rejet est total! Si Corneille Nangaa (le président de la CENI, ndlr) s'entête à imposer ses 100.000 machines à tricher, il devra déployer derrière chacune d'elle un policier pour qu'elles ne soient pas cassées, détruites, brûlées! Les Congolais vont se charger de faire respecter la loi électorale."

Aujourd'hui, il accuse cependant le pouvoir en place d'être derrière l'incendie de cette nuit. "Cet incendie est une énième mystification que Kabila fait peser sur les échéances électorales ! Face à la popularité grandissante de Martin Fayulu, le régime est pris de panique ! Personne n’acceptera un report des élections!”

La CENI, elle, défend son choix. Ces machines (des écrans tactiles avec imprimante intégrée) présentent, selon elle, l'avantage de réduire le coût et la logistique des élections. Hier, elle expliquait, sur son compte Twitter, qu'après "vérification technique, tous les matériels électoraux sont arrivés, en bon état de fonctionnement, dans tous les territoires et villes", tout en se plaignant des difficultés rencontrées dans le déploiement du matériel électoral. Aujourd'hui, la CENI fait l'évaluation complète du matériel épargné par l'incendie pour voir comment tenir le scrutin du 23 décembre. Le processus électoral se poursuivra, a assuré dans un communiqué de presse Jean-Pierre Kalamba Mulumba N'Galula, rapporteur de la CENI. Le ministre de l'Intérieur a, lui, affirmé que la CENBI disposait de matériel de rechange qui pourrait être rapidement déployé.

Tension maximale

A 10 jours de l'élection présidentielle, la tension monte en République démocratique du Congo. Plusieurs civils venus assister à des meetings d'opposants ont été tués. Ce matin encore, un jeune homme de 17 ans, partisant de l'opposant Félix Tshisékédi, a été tué par un policier qui a ouvert le feu sur lui.

Hier déjà, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RDC, Leïla Zerrougui, déplorait “les pertes en vies humaines” et demandait “aux autorités congolaises de prendre les mesures nécessaires pour éviter de nouveaux incidents”.

https://www.rtbf.be/info/monde/detail_rdc-70-du-materiel-electoral-de-kinshasa-detruit-dans-un-incendie?id=10097175

 

Les secteurs de l'Agence

● GESTION PUBLIQUE

● Finance

● Agro

● ELECTRICITE

● FORMATION

● TRANSPORT

● ENTREPRENDRE

● Mines

● Hydrocarbures

● TIC & Télécom

● Multimedia

● Comm