(Agence Ecofin) - Dimanche, le site d’information indépendant égyptien Mada Masr a annoncé sur Twitter et Facebook avoir été perquisitionné par des agents de sécurité.
Dans sa relation des faits, le personnel du média d’investigation, présent sur les lieux, a déclaré que neuf agents de sécurité en civil, qui n’ont pas voulu décliner leur identité, ont fait irruption dans les locaux de la rédaction, à la mi-journée. Un interrogatoire s’en est suivi, qui a duré trois heures.
Selon un message du journal, publié sur Facebook, « des ordinateurs portables et des téléphones avaient été confisqués et trois membres du personnel brièvement arrêtés ».
La nuit du vendredi, d’avant la perquisition, c’est Shady Zalat, l’un des journalistes de Mada Masr, qui avait été arrêté.
Deux journalistes de France 24 venus interviewer Lina Attallah, cofondatrice et chef d’édition du média, ont subi le même traitement que leurs confrères égyptiens.
L’origine de cette descente serait à rechercher dans un article de Mada Masr, paru mercredi 20 novembre, et qui rapporte la disgrâce de Mahmoud al-Sissi, un des fils du Raïs. Celui-ci aurait été déchu de ses hautes fonctions au Service de renseignements généraux (GIS) pour rejoindre un poste à la délégation diplomatique égyptienne à Moscou.
L’aversion du Caire pour la presse indépendante, en particulier le journalisme d’investigation, est bien connue. Depuis l’accession au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi, une centaine de médias, dont Mada Masr, ont été interdits en Egypte et ne sont plus accessibles dans le pays que via des applications de réseaux privés virtuels (VPN).
Le pays passe pour être la troisième plus grande prison pour journalistes au monde, après la Chine et la Turquie, selon RSF.
Stéphane ALIDJINOU
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