(Agence Ecofin) - Il y a, au Burkina Faso, une levée de bouclier contre le Conseil supérieur de la communication (Csc). Depuis le 6 mai 2015, l’organe de régulation des médias a suspendu les émissions d’expression directe à la radio et à la télévision, pour une période de 3 mois, le temps que passe la fièvre électorale.
Réunies ce 11 mai, des organisations professionnelles des médias, 13 au total, ont signé une déclaration qui fustige la décision du Csc. Les membres de ces organisations se disent « surpris et indignés ». Ils condamnent « fermement » la mesure du Conseil pour plusieurs raisons.
La décision est liberticide, car elle viole la Constitution qui, en son article 8, garantit « les libertés d'opinion, de presse et le droit à l'information ». Dès lors, il s’agit d’un recul démocratique par la restriction de la participation du peuple à la gestion des affaires publiques. En effet, les émissions d’expression directe permettent à la population de dire ses attentes et ses préoccupations sur la gestion du pays. C’est de cette manière que le peuple a exprimé sa volonté ; ce qui a permis d’empêcher le président Blaise Compaoré de demeurer au pouvoir. C’est encore de cette manière que la veille est maintenue sur le travail des dirigeants de la Transition, question pour eux de se corriger en permanence.
Par rapport aux médias, la décision du Csc est jugée injuste, car elle met tout le monde le même panier ; or il y a bien des émissions qui respectent la déontologie et évitent tout dérapage. Par rapport au Csc, la mesure de suspension traduit l’incapacité du régulateur à réguler le paysage médiatique burkinabé.
Par conséquent, les organisations professionnelles demandent la levée sans délai de la suspension des émissions d’expression directe.
Les organisations signataires de la déclaration
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