(Agence Ecofin) - Au Cameroun, le verdict sera rendu le 20 avril 2017 dans le procès du journaliste Ahmed Abba (photo), correspondant en langue haussa de Radio France International, arrêté depuis juillet 2015. Avant même la prochaine audience, la peine de mort a été requise contre le journaliste par le commissaire du gouvernement, représentant le parquet.
Ahmed Abba est poursuivi devant le tribunal militaire de Yaoundé pour les accusations suivantes : complicité d’actes de terrorisme et non-dénonciation d’actes de terrorisme. Ces chefs d’accusation ont été réaffirmés par le parquet lors de la dernière audience, le 6 avril. Le commissaire du gouvernement a conclu en demandant au tribunal de condamner Ahmed Abba à la peine capitale en vertu de la loi anti-terrorisme. Ce texte a été voté au Cameroun en 2014 au plus fort de la lutte contre Boko Haram. Il est d’ailleurs reproché à Ahmed Abba d’avoir agi en intelligence avec cet ennemi.
Les avocats du journaliste ont gardé la même ligne de défense durant le procès : la non-culpabilité de leur client ne fait l’ombre d’aucun doute, car celui-ci est toujours resté dans le cadre de l’exercice de son métier de journaliste.
Dans un communiqué, RFI a condamné l’attitude du parquet qui a violé la loi. Une loi qui «ne prévoit pas de réquisition de peine avant une éventuelle reconnaissance de culpabilité », rappelle la radio internationale. En effet, le délibéré est attendu le 20 avril.
Pour Me Charles Tchoungang, un des conseils de la défense, le procureur a voulu « faire une grosse sortie pour impressionner le tribunal ». L’avocat poursuit : « quand il (le procureur) requiert la peine de mort en invoquant les photos qui ont été piquées sur Internet, il sait parfaitement que ces développements juridiques ne convaincront personne. Il a voulu jouer sur l’émotion qui fait que dès lors qu’on vous accuse de terrorisme dans ce pays, vous devenez persona non grata. »
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