(Agence Ecofin) - En Egypte, les médias, mais également les internautes ayant de nombreux abonnés sur les réseaux sociaux, craignent qu’une loi anti fake news ne vienne porter l’estocade à une liberté d’expression agonisante dans le pays.
Le projet de loi approuvé le 10 juin dernier, est actuellement étudié par le parlement qui devrait le promulguer dans quelques jours.
Grande nouveauté du texte, il met les internautes, très suivis sur les réseaux sociaux, pratiquement sur le même pied d’égalité que les médias, en matière de fake news. Le projet de loi permet notamment au Conseil supérieur de régulation des médias de contrôler tout « site personnel, blog personnel ou compte électronique personnel avec un nombre d’abonnés de 5 000 ou plus ».
L’institution a également le droit de suspendre ou de bloquer ces comptes en cas de «publication ou diffusion de fausses informations ou incitation à la violation de la loi, à la violence ou à la haine ».
« Le problème est que le parquet ne définit pas la nature de la fausse nouvelle dans ses accusations.», explique Gamal Eid, avocat spécialisé dans la presse et directeur du Réseau arabe d’information sur les droits de l’homme.
Ainsi, les autorités ont le loisir de décider de la véracité d’une information, dans un pays où la presse était déjà asphyxiée par la censure.
Servan Ahougnon
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.