(Agence Ecofin) - En Algérie, la chaîne de télévision privée El Djazaïria a elle-même suspendu la diffusion de l’émission satirique « El Djazaïria week-end ». Et pour cause, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) n’était plus contente du programme, depuis que celui-ci s’était intéressé au livre intitulé « Paris-Alger, une histoire passionnelle ». L’ouvrage écrit par deux journalistes français, cite plusieurs dirigeants algériens qui disposent de biens immobiliers à Paris. Parmi eux, Rym Sellal, la fille du Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Après la diffusion de l’émission, le 17 avril 2015, le directeur de la chaîne, Karim Kardache, avait été convoqué par l’Arav et a été notifié d’un « avertissement verbal » pour dérives « répétitives » de l’émission « El Djazaïria week-end ». Puis dans un communiqué, le président de l’Arav, Miloud Chorfi, accuse le programme de verser dans « le sarcasme et le persiflage à l’encontre de personnes dont des symboles de l’Etat et de hauts responsables de différentes institutions de l’Etat ».
L’émission avait donné un écho particulier au livre écrit par Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet. En effet, celui-ci avait jusque-là fait l’objet d’articles dans la presse écrite. Il passait à la télé pour la première fois. Le président de l’Arav, Miloud Chorfi, affirme qu’il n’a fait aucune pression sur le patron de la chaîne El Djazaïria, et que leur entretien avait porté « sur des dépassements graves » commis par « un des animateurs de l’émission qui a brandi le portrait du président de la République et qui a dit de lui des propos graves ». Une explication corroborée par la chaîne de télévision.
« Mensonge », répond le journaliste Abdou Semmar qui était sur le plateau de l’émission le 17 avril et avait parlé du livre. Toujours est-il qu’en Algérie, il est facile de fermer les chaînes de télévision privées, car la loi ne leur permet pas d’exister. Elles bénéficient juste de la tolérance des autorités.
Lire aussi
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.