(Agence Ecofin) - Les quatre années de réformes effectuées par le Ghana dans le cadre de son programme avec le Fonds monétaire international commencent déjà à porter des fruits, fait observer l'agence de notation Moody's. Elle vient d'ailleurs de faire passer à positives, les perspectives du pays sur son profil émetteur d'obligations à long terme et d’emprunts non sécurisés.
« La décision d'attribuer une perspective positive reflète la confiance croissante de Moody's dans le fait que les institutions et les paramètres politiques du pays favoriseront une meilleure stabilité macroéconomique et budgétaire à moyen terme, en partie en raison des réformes mises en œuvre dans le cadre du récent programme du FMI », peut-on lire dans le document.
En effet, le gouvernement ghanéen a terminé l'année 2019 sur un solde budgétaire hors intérêts et revenus des placements sur des actifs, qui était positif.
Maintenir et renforcer la stabilité extérieure et budgétaire.
Cette situation a été rendue possible en raison de la mise en œuvre des réformes institutionnelles et fiscales, mais aussi du fait de la contribution des revenus du secteur pétrolier, qui continuent de gagner en importance.
Malgré ces améliorations, le Ghana devra continuer de scruter sa dette publique qui atteint 64% de son PIB. Un important défi derrière cette dette, c'est qu'elle est détenue à 40% par des investisseurs de portefeuille étrangers. Cela permet de garantir la solidité extérieure du cedi, mais dans le même temps, cela fait peser un risque de viabilité extérieure de l'économie, si jamais ces investisseurs se retiraient.
Aussi, le ratio de mobilisation des ressources fiscales est de 15% du PIB, en dessous de la moyenne en Afrique subsaharienne qui est de 18,5% du PIB. Dans un tel contexte, le Ghana devra continuer de s'endetter pour équilibrer son budget, à moins de trouver des solutions d'effectuer des investissements publics peu gourmands en capitaux. Or, avec une dette de près de 2,6 milliards $ due aux entreprises énergétiques et une autre de près de 2 milliards $ empruntée à la Chine, plus l'eurobond de 3 milliards $ prévu en 2020, le pays est loin de sortir de ce cercle infernal.
Idriss Linge
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