(Agence Ecofin) - 850 travailleurs contractuels des raffineries pétrolières publiques du Nigeria ont été brusquement licenciés. Les autorités estiment que ce sont les travailleurs eux-mêmes les responsables de la situation, ce que rejettent avec fermeté les syndicats qui accusent Abuja de mauvaise gestion.
Au Nigeria, la société publique du pétrole (NNPC) a autorisé le licenciement de 850 travailleurs contractuels des raffineries du pays. L’annonce a été faite par le Syndicat des travailleurs du pétrole et du gaz naturel du Nigeria (NUPENG) et l’Association des cadres supérieurs du pétrole et du gaz naturel (PENGASSAN).
Les associations de défense des travailleurs ont regretté que la décision ait été prise sans qu’elles soient consultées.
Durant les échanges (entre syndicats et ministère) qui ont fait suite à l’annonce, le ministre du Pétrole, Timipre Sylva, a déclaré que « les raffineries ne fonctionnent plus depuis trois ans, pourtant les travailleurs reçoivent des salaires et des promotions […]. Les travailleurs sont responsables du triste état des raffineries […]. Le syndicat a menacé de faire grève lorsque la NNPC a voulu licencier le personnel de soutien ». Pour les syndicats, « ces propos sont truffés de fausses informations, de déformations des faits et de mensonges ».
En effet, expliquent les syndicats, M. Sylva n’a tenté que de mettre l’échec de la politique, la mauvaise administration, le manque de prévoyance et la mauvaise gestion des raffineries sur le dos des travailleurs. Ils ont ajouté qu’ils n’ont jamais menacé de faire grève, mais ont plutôt exigé des pourparlers sur les indemnités de fin de contrat des travailleurs, qui ont déjà travaillé pendant 10 à 15 ans.
« Nous avons trouvé qu’il était très inhumain et injuste de la part de la direction de la NNPC de licencier ces travailleurs avec seulement leurs derniers chèques de paie, après 15 bonnes années de leur vie au sein de la NNPC », rapporte un communiqué cosigné par NUPENG et PENGASSAN.
Cette décision arrive surtout dans un contexte de grandes difficultés financières pour la NNPC. Il faut noter que depuis des années, les raffineries publiques sous-performent en raison de leur vétusté et des mauvaises politiques de relance de la production. Certaines parmi elles, sont quasiment à l’arrêt depuis plus d’un an.