(Agence Ecofin) - L’effet cumulé de la pandémie sur les dépenses d’investissement dans l’amont pétro-gazier et sur la demande a durement affecté l’Algérie qui enregistrera cette année, un recul de 8% de sa production d’hydrocarbures, par rapport à l’année dernière.
Cette année, l’Algérie a produit 8% moins de pétrole et de gaz que les 143 millions de tonnes d'équivalent pétrole signalés l’année dernière. C’est ce qui ressort d’une conférence de presse du ministre de l’Energie Abdelmadjid Attar (photo) le 19 décembre. Celui-ci ajoute que les recettes de la vente des hydrocarbures et des produits pétrochimiques vont afficher au 31 décembre, 22 milliards de dollars, contre 33 milliards de dollars obtenus en 2019, soit un tiers de moins.
Comme l’ensemble des producteurs de pétrole et de gaz du monde, l’Algérie a été durement affectée par la pandémie et la faible demande de pétrole et de gaz, alors que les hydrocarbures constituent son principal produit d’exportation. Les difficultés nées de ce contexte couplées aux grandes incertitudes entourant la durée des crises sanitaire et économique vont entraîner une contraction sévère de l’économie, d’après la Banque mondiale.
Avec la faible production, les exportations tomberont à 82 millions de tonnes d'équivalent pétrole, cette année.
Toufik Hakkar, le patron de la société publique du pétrole pense que les exportations pourraient continuer à décliner au cours de la prochaine décennie. En effet, la consommation domestique continue de grimper en flèche alors que les réductions de dépenses en amont dues à la pandémie ont affecté la capacité de production et les réserves prouvées ne peuvent tenir encore que 27 ans maximum.
Le pays a déjà exploité 62% de ses gisements confirmés. Il ne lui reste plus que 10 milliards de barils exploitables, tandis que les réserves de gaz naturel sont de 2,37 Tcm et les réserves de condensat de 260 millions de tonnes.
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