(Agence Ecofin) - Depuis juin, le personnel organise des grèves et des manifestations pour protester contre un projet de cession des parts d’Exxon Mobil dans le champ de Doba et le pipeline Tchad-Cameroun qui, une fois bouclé, ne garantirait pas leurs intérêts.
La société pétrolière américaine Exxon Mobil a annoncé le 20 octobre, à travers sa filiale Esso Exploration et Production Tchad, qu’elle a, pour le moment décidé de mettre en suspens la production pétrolière au niveau du champ de Doba au Tchad. Elle a aussi ramené l’effectif de son personnel au strict nécessaire.
Cette décision vise à garantir « la sécurité des employés et des sous-traitants du groupe », a déclaré la société et fait suite aux nombreuses manifestations et grèves organisées par le personnel depuis le mois de juin.
En effet, les travailleurs du géant texan réclament l’arrêt des négociations engagées avec la société britannique Savannah Energy en vue de l’acquisition par cette dernière, des 40 % de la participation d’Exxon Mobil dans le projet de Doba ainsi que de sa participation de 40 % dans l’oléoduc Tchad-Cameroun.
Pour les manifestants, la transaction projetée par l’entreprise américaine ne garantit pas leurs intérêts. Ils fustigent le refus des parties engagées dans les pourparlers de leur garantir des indemnités de licenciement, si une fois la cession conclue, Savannah venait à les licencier.
Avec une production moyenne d’environ 33 700 barils de pétrole par jour en 2020, l’arrêt de la production du champ pétrolier de Doba pourrait avoir une incidence sur la production totale du Tchad qui dépend beaucoup de la manne pétrolière pour financer le budget.
Rappelons qu’Exxon Mobil, qui a opéré plusieurs champs pétroliers en Afrique notamment, entre autres, au Nigéria, au Ghana et au Tchad, mène depuis quelque temps une politique de réduction de ses investissements pétroliers africains pour se focaliser sur des projets qu’elle juge plus prometteurs.
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