(Agence Ecofin) - Le premier ministre centrafricain, André Nzapayeke (photo), a formé, le 27 janvier, son nouveau gouvernement de transition. Ce cabinet, qui a pour mission d’arrêter les violences interreligieuses qui ont fait des milliers de morts et plus d’un million de déplacés, est composé de 20 ministres dont sept femmes. Il s’agit d’un cabinet issu d’un subtil dosage entre des proches de l'ex-rébellion Séléka à dominante musulmane, des partisans des milices chrétiennes, ainsi que de figures connues de la politique centrafricaine.
Le nouveau gouvernement conserve, en effet, plusieurs figures connues de la précédente équipe, telles que Herbert Gontran Djono Ahaba aux Travaux publics, ou Marie Noël Koyara au Développement rural, tous deux proches de l’ancien président Michel Djotodia.
Parmi les figures de l'ex-rébellion Séléka, on retrouve Arnaud Djoubaï-Abazène aux Transports et Abdallah Hassan Kadre, précédemment à l'Economie, aux Télécommunications. Les ministères de la Défense et de la Sécurité publique reviennent à deux militaires de l'ancienne armée nationale. Les milices chrétiennes «anti-balaka» sont également représentées, avec Léopold Narcisse Bara à la Jeunesse et aux Sports.
Juste après sa nomination par la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, le nouveau premier ministre, André Nzapayeké, avait fixé la feuille de route du futur gouvernement, «qui va se charger de la question de la réconciliation nationale». Priorité numéro un : «arrêter les exactions» dans le pays, a-t-il indiqué. Il souhaite aussi faciliter rapidement «le retour» des déplacés chez eux.
Michel Djotodia avait renversé en mars 2013 le régime de François Bozizé à la tête de la coalition rebelle Séléka. Ses combattants ont multiplié pendant des mois les exactions contre la population majoritairement chrétienne du pays. En réaction, des milices d’autodéfense se sont rapidement formées en province et dans la capitale, encadrées notamment par des anciens de la garde présidentielle fidèle au président Bozizé, et ont rapidement fait parler d’elles, s’en prenant régulièrement aux ex-Séléka mais surtout aux populations civiles musulmanes.
La Centrafrique a ainsi plongé dans une spirale de violences intercommunautaires dont les civils sont les principales victimes.Michel Djotodia avait été contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à mettre fin à ces tueries interreligieuses.
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