(Agence Ecofin) - La délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui réunit les différents groupes de la rébellion touareg du nord du Mali, a annoncé, le 24 août, avoir décidé de ne pas participer aux travaux du Comité de suivi de l'accord de paix d'Alger tant que la question de la localité d’Anéfis ne sera pas réglée.
Pour revenir à la table des négociations, il a posé trois conditions. Premièrement, le départ de la localité d'Anéfis des groupes armés progouvernementaux. Ces derniers ont récemment pris des mains des rebelles cette localité stratégique située à une centaine de kilomètres au sud de Kidal.
Deuxième condition: les rebelles touaregs demandent au gouvernement malien «d’arrêter de soutenir ces groupes armés». Et enfin, la CMA demande l’inscription prioritaire de la question d'Anéfis à l’ordre du jour de la réunion du Comité de suivi.
La médiation internationale a multiplié lundi les rencontres entre les différentes parties sur l'occupation de la ville d’Anéfis par les groupes armés progouvernementaux.
Gouvernement malien, rebelles et groupes armés progouvernementaux ont été approchés. D’après les informations, ces derniers ont accepté le principe de quitter Anéfis, mais pas à n’importe quel prix. «Nous acceptons de quitter Anéfis, mais il faut que la localité passe sous le contrôle de la mission de l’ONU et de l’armée malienne», explique un responsable de la plateforme qui regroupe les mouvements armés alliés au pouvoir malien, cité par RFI.
Mais ces conditions laissent la CMA sceptique. «Ils avaient dit la même chose pour la localité de Ménaka, située dans le nord. Et après, ils ont trainé des pieds », estime la CMA. La médiation internationale reste cependant optimiste : « C’est déjà un pas, nous allons trouver une solution », explique un diplomate. Pour lui, « c’est en réalité la bataille du cantonnement qui commence. Dans la perspective du processus DDR (démobilisation désarmement et réinsertion), les groupes armés veulent se rapprocher par tous les moyens de leur région d’origine, Kidal, pour y être cantonnés ».
La CMA est composée de six groupes armés séparatistes: le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), le Mouvement arabe de l'Azawad-dissident (MAA-dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR).
Lire aussi
15/05/2015 - Mali: la coordination des groupes rebelles touaregs signe l'accord de paix à Alger
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »