(Agence Ecofin) - La Côte d’Ivoire a émis lundi, un mandat d’arrêt international contre l’ex-chef de rébellion Guillaume Soro, a annoncé cette semaine Richard Adou (photo), procureur de la République, sur les antennes de la RTI 1, la télévision publique ivoirienne.
L’ancien président de l’Assemblée nationale est accusé de « tentative d'atteinte à l'autorité de l'Etat et à l'intégrité du territoire national », et de détournement de fonds publics. D’après le procureur Richard Adou, 15 autres personnalités publiques, dont plusieurs parlementaires ont également été visées par des mandats d’arrêt.
« Ce lundi 23 décembre 2019, la DST (Direction de la surveillance du territoire) a informé le procureur de la République que Monsieur Soro Kigbafori Guillaume, député à l’Assemblée nationale et ex-président de ladite institution, se trouvant à l’extérieur du pays depuis plusieurs mois, projetait d’attenter à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national. Les éléments en possession des services de renseignement, dont un enregistrement sonore, établissant clairement que le projet devait être mis en œuvre incessamment, le procureur de la République a ordonné l’interpellation et l’arrestation des mis en cause », a indiqué le communiqué du procureur, lu en direct à la télévision.
Et d’ajouter : « par ailleurs, le procureur de la République informe que le vendredi 20 décembre 2019, il a été saisi d’une plainte formulée par l’agent judiciaire du Trésor, contre Messieurs Cissé Mory, Koné Kamaraté Souleymane, N’guessan René et Soro Kigbafori Guillaume pour détournement de deniers publics, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard FCFA ».
Cette annonce intervient dans un contexte politique de plus en plus tendu à l’approche de l’élection présidentielle de 2020. Alors que bon nombre d’acteurs de la scène politique ivoirienne dont le président Alassane Ouattara, restent mystérieux sur leur participation ou non au prochain scrutin, Guillaume Soro, ancien proche de l’actuel régime est le seul à publiquement déclarer son intention de concourir pour l’accès à la magistrature suprême du pays.
Après six mois d’absence, son retour en Côte d’Ivoire pour lancer sa campagne semble désormais moins évident. Lundi, son avion prévu pour atterrir à Abidjan avait dû être dérouté vers Accra.
Moutiou Adjibi Nourou
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