(Agence Ecofin) - En Ethiopie, une tentative de coup d’Etat aurait été déjouée dans la nuit du samedi 22 juin 2019. C’est ce qu’a annoncé à la télévision nationale, le premier ministre Abiy Ahmed.
L’opération aurait eu lieu dans la région autonome Amhara, la région la plus peuplée du pays. D’après les informations communiquées par les autorités, un groupe armé aurait menée une « attaque coordonnée » à Bahir Dar, dans la capitale de la région. Ayant duré plusieurs heures, elle aurait abouti à l’assassinat du président de la région Ambachew Makonnen et d’un autre haut responsable. Un peu plus tard, le général Seare Mekonnen (photo), chef d’état major de l’armée éthiopienne aurait été tué par son propre garde du corps.
Cette annonce intervient dans un contexte politique, social et sécuritaire tendu en Ethiopie. En mai dernier, plusieurs dizaines de villageois avaient été tués dans la région d’Ahmara, lors d’une attaque visant principalement les ethnies Gumuz et Sinasha.
Celles-ci s’inscrivaient dans un long cycle de violences intercommunautaires qui secouent l’Ethiopie depuis des mois ; une tâche d’encre qui assombrit le tableau du dynamisme économique que connaît l’Ethiopie depuis quelques années.
Arrivé au pouvoir en mars 2018, la désignation du premier ministre Abiy Ahmed issu de l’ethnie Oromo (ethnie majoritaire du pays) était censée calmer les tensions dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, qui fait face depuis 2015, à une vague de contestation populaire, principalement dans les pays Oromo et Amhara. Ayant fait plus de 669 morts en 2015 et 2016 d’après un rapport de la commission éthiopienne des droits de l’homme, elles avaient notamment poussé à la démission de l’ancien ministre Haile Mariam Desalegn.
D’après l’ONU, près de 3 millions d’Ethiopiens seraient déplacés en raison des violences intercommunautaires et du changement climatique. Alors qu’il est salué pour son rôle de médiateur et d’artisan de la paix dans la résolution des crises qui secouent les pays de la corne de l’Afrique, le premier ministre Abiy Ahmed peine à trouver la recette pour calmer les tensions dans son propre pays.
Pour l’instant, les autorités assurent que la tentative de renversement du pouvoir a été complètement maîtrisée et que la situation est sous contrôle. L’ambassade des Etats-Unis dans le pays a appelé ses ressortissants à rester confiner chez eux, après que des tirs aient été également entendus à Addis-Abeba, la capitale du pays.
Moutiou Adjibi Nourou
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