(Agence Ecofin) - Le président burundais Pierre Nkurunziza, dont un général a annoncé le 13 mai la destitution, a quitté Dar es Salaam, où il participait à un sommet est-africain sur la crise pré-électorale dans son pays, pour regagner Bujumbura, a annoncé la présidence tanzanienne.
L'ancien chef du service de renseignements burundais, le général Godefroid Nyombare qui avait annoncé dans la matinée que les «forces de sécurité ont décidé de prendre la destinée du pays en main» suite aux manifestations sanglantes provoquées par l’attachement de M. Nkurunziza à briguer un 3è mandat , a cependant ordonné la fermeture de l'aéroport et des frontières.
Le président Nkurunziza «est parti à cause de la situation prévalant au Burundi», a indiqué à Dar es Salaam, Salva Rweyemamu, porte-parole de la présidence tanzanienne.
Dans la soirée du mercredi 13, la confusion régnait encore à Bujumbura alors que le général putschiste affirmait avoir «beaucoup de soutiens au sein de l'armée et la police».
Les forces qui ont fait défection au président n’ont pas pu, cependant, accéder au siège de la radiotélévision nationale (RTNB) protégé par des forces loyales. Dans le même temps, les tractations se poursuivaient entre les deux camps «pour trouver une solution qui préserve les intérêts nationaux», selon un haut gradé loyaliste.
Les chefs d'Etat de la Communauté est-africaine (EAC) réunis à Dar es Salaam ont, par ailleurs, condamné «le coup d'Etat » annoncé à Bujumbura. Dans une déclaration lue par le président tanzanien Jakaya Kikwete, hôte du Sommet, les chefs d'Etat ont demandé «aux autorités burundaises de reporter les scrutins» législatif prévu le 26 mai et présidentiel prévu le 26 juin, notant que «les conditions n'étaient pas propices à des élections au Burundi».
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