(Agence Ecofin) - « Les scrutins législatifs et municipaux du 9 février 2020 se sont tenus dans un contexte empreint de tensions politiques et sécuritaires et par l’absence de consensus entre les acteurs politiques quant à leur tenue ». C’est la conclusion du rapport de la mission d’observation de l’Union africaine (UA), dans le cadre du récent double scrutin municipal et législatif au Cameroun.
A en croire l’UA, ce contexte empreint de tensions a pu affecter le caractère inclusif desdites élections et la mobilisation des électeurs. Dans les 176 bureaux de vote couverts par les observateurs de l’Union africaine, il y avait au moins un représentant des partis politiques dans la commission locale de vote. « Toutefois, certains n’étaient pas actifs dans la conduite des opérations de vote et de dépouillement. Les partis les plus représentés sont le RDPC, l’UPC, le PCRN, le Purs, le Paddec et le SDF », relève le rapport.
La mission a constaté une présence visible et constante des forces de sécurité dans 87% des bureaux couverts. Dans l’ensemble, leur présence, selon les observateurs, a été jugée discrète et professionnelle. Dans seulement 4% des cas, les observateurs l’ont trouvée insuffisante. Mais aucune interférence de leur part n’a été relevée. La mission a noté que les opérations de vote et de dépouillement des voix se sont déroulées sans incident dans l’ensemble des bureaux visités.
Au final, la mission de l’UA exhorte les acteurs politiques camerounais à poursuivre les efforts de décrispation du climat politique, à la suite du grand dialogue national sur la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest organisé à Yaoundé, en fin 2019.
La version du gouvernement camerounais
Pour Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), globalement, ces élections « se sont déroulées dans le calme et la transparence dans l’ensemble du pays ». Pour contribuer au renforcement de la transparence électorale, le Minat a indiqué qu’il a accrédité 16 765 observateurs nationaux et internationaux qui se sont librement déployés dans les dix régions du pays.
« S’agissant des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les populations sont sorties massivement pour accomplir leur devoir civique dans toutes les circonscriptions administratives. Plus de 150 journalistes ont été accrédités pour couvrir les élections dans ces deux régions. Les images diffusées dans les télévisions et les réseaux sociaux depuis ce matin sont le témoignage le plus éloquent de l’engouement et de l’enthousiasme des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », a déclaré Paul Atanga Nji.
Cependant, le Minat a aussi indiqué qu’en dehors de quelques attaques isolées et sans grave conséquence, perpétrées par les terroristes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au début de la campagne, les partis politiques ayant sollicité les suffrages des Camerounais, le dimanche 9 février 2020, ont battu campagne en toute sérénité à travers le Triangle national.
Selon les informations fournies par Elections Cameroon (Elecam), l’organe indépendant chargé de l’organisation des élections au Cameroun, 33 partis politiques ont présenté des listes pour les élections législatives tandis que 43 partis politiques étaient en compétition pour les élections municipales.
S.A.
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »