(Agence Ecofin) - Alors qu’elle aurait dû être assez technique afin de déterminer le mécanisme de mise en œuvre de l’accord de Paris, la COP 23 sera essentiellement un moment politique. La 23ème Conférence des parties qui s’ouvrira le lundi 6 novembre prochain, à Bonn, sera en grande partie consacrée à la réaffirmation de l’engagement des autres parties après le retrait annoncé des Etats-Unis d’Amérique, 2ème plus grand pollueur au monde.
« Cela va être très important d’écouter les gouvernements, de voir qu’il n’y a pas de lâchage, et j’ai l’impression que ce n’est pas le cas.», a affirmé avec optimisme Laurence Tubiana, directrice de l’European Climate Foundation.
Un optimisme qui est loin d’être partagé par tous. Selon Edgar Gutierrez Espeleta, le président de l'Assemblée des Nations unies pour l’environnement, la dynamique imprimée par l’euphorie de la COP 21 de Paris s’essouffle. « Washington dit que l’accord de Paris n’est "pas juste" pour les Etats-Unis. Or je me souviens, quand le président Trump l’a dit à New York, à l’Assemblée générale de l’ONU, d’autres pays ont applaudi ; alors on verra.», a souligné le responsable, préoccupé.
« Il ne faudra pas laisser les Etats-Unis se transformer en force destructrice à Bonn. Ayant annoncé leur retrait, ils ne devraient pas influencer l’accord.», a souhaité pour sa part Mohamed Adow de l’ONG Christian Aid, selon TV5 Monde.
La nouvelle administration américaine menée par Trump a annoncé qu’elle ne mettrait pas en œuvre le programme environnemental du précédent exécutif. Ce dernier incluait, non seulement la réduction de 28% de leurs émissions de gaz à effet de serre, d’ici 2025, mais également une aide conséquente aux pays les moins avancés dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Dans son dernier rapport « Emission Gap » sur les efforts à consentir dans la lutte contre le changement climatique, l’ONU a attiré l’attention sur le fait qu’avec le respect des engagements de toutes les parties (y compris les Etats-Unis), l’élevation de la température terrestre serait de 3 à 3,2°C pour un objectif de 2°C voir 1,5°C.
Selon un autre rapport réalisé par l’Environmental Justice Foundation, le réchauffement climatique provoquera, au cours des dix prochaines années, la plus grande crise de réfugiés que le monde aura jamais connue avec plusieurs dizaines de millions de déplacés.
Gwladys Johnson
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