Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Ecofin Mines
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

L’industrie aurifère cède à la pression des défenseurs de l’environnement

  • Date de création: 18 décembre 2020 15:47

(Agence Ecofin) - Le 8 décembre 2020, le géant américain Newmont Corporation a déclaré qu’il dépensera 500 millions $ dans les cinq prochaines années pour atteindre ses objectifs climatiques. Cette annonce intervient alors que l’industrie aurifère fait face à une pression accrue des investisseurs pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Si le secteur de l’or a, jusque-là, plus ou moins échappé aux critiques virulentes qui visent régulièrement les mineurs de charbon ou de minerai de fer, la récente hausse historique des cours du métal précieux en a fait une « nouvelle cible » pour les défenseurs de l’environnement.

Joindre l’acte à la parole

Newmont veut affecter un budget de 500 millions $ à ses actions en faveur du climat, d’ici 2025. Selon les détails publiés par la compagnie qui se dispute le statut de leader mondial de la production d’or avec Barrick, l’objectif est de réduire ses émissions de 30%, d’ici 2030, et d’atteindre la neutralité carbone, d’ici 2050. Pour le PDG Tom Palmer, interrogé par Reuters après l’annonce, il s’agit pour la société de « joindre l’acte à la parole ». Newmont étudierait ainsi la possibilité d’installer des centrales solaires et éoliennes sur plusieurs mines dont ses actifs de Peñasquito au Mexique et Ahafo au Ghana.

1Ahafo Mill

Newmont envisage les énergies renouvelables pour alimenter la mine Ahafo au Ghana.

Il faut dire que la compagnie n’est pas la seule du secteur de l’or à préparer la transition vers les énergies renouvelables. Si des plans concrets de réduction des émissions sur plusieurs années sont rares dans l’industrie minière, on assiste depuis plusieurs mois à une vague d’investissements dans les énergies « propres ».

Si des plans concrets de réduction des émissions sur plusieurs années sont rares dans l’industrie minière, on assiste depuis plusieurs mois à une vague d’investissements dans les énergies « propres ».

En février 2019, par exemple, son premier rival sur le marché, Barrick, a annoncé vouloir installer une centrale solaire hybride pour aider sa centrale thermique existante de 63 MW à alimenter sa mine d’or Loulo (Mali), avec comme objectif d’économiser 10 millions de litres de carburant par an et de réduire les émissions de CO2 de 42 000 tonnes sur la même période.

2Syama au Mali

Resolute Mining prévoit une centrale hybride pour la mine d’or de Syama au Mali.

Deuxième producteur d’or d’un autre pays ouest-africain, le Burkina Faso, le russe Nordgold a conclu avec Total Eren et son partenaire Africa Energy Management Platform un accord pour y construire une centrale solaire photovoltaïque afin d’alimenter ses mines d’or Bissa et Bouly.

Dans le même temps, Resolute Mining a confié fin 2019 à Aggreko l’installation, l’exploitation et la maintenance d’une centrale hybride pour alimenter sa mine d’or de Syama au Mali. De son côté, Caledonia Mining a engagé en octobre dernier le français Voltalia pour construire une centrale solaire à sa mine d’or Blanket située au Zimbabwe. 

Face à une pression accrue des investisseurs

Contrairement à d’autres sous-secteurs miniers, l’or a plutôt été épargné par les critiques des défenseurs de l’environnement. Pourtant, il n’en demeure pas moins l’un des principaux pollueurs du secteur minier. D’après les données du cabinet ESG Skarn Associates, les émissions de niveau 1 et de niveau 2 du secteur aurifère sont par exemple plus élevées que celles du cuivre, du nickel ou du charbon métallurgique.

Avec la pandémie de Covid-19, le métal précieux réalise en 2020 des performances historiques et se négocie actuellement à plus de 1800 $ l’once sur les marchés mondiaux. Si cette hausse est bénéfique aux compagnies minières, elle les a également placées dans le viseur d’investisseurs soucieux de l’impact environnemental de leurs placements. Elles sont désormais tenues d’établir une feuille de route claire et des plans plus détaillés sur les mesures prises pour réduire l’empreinte carbone ainsi que des rapports pour en rendre compte.

Si cette hausse bénéficie aux compagnies minières, elle les a également placées dans le viseur d’investisseurs soucieux de l’impact environnemental de leurs placements.

Selon l’agence Reuters, dans une étude parue fin novembre, s’ils veulent continuer à bénéficier du soutien des investisseurs et divers bailleurs de fonds, les géants miniers actifs dans l’exploitation de l’or doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Les objectifs de l’Accord de Paris à portée de main dès 2030

Selon un nouveau rapport conjoint du World Gold Council (WGC) et du cabinet Wood Mackenzie publié le 9 décembre 2020, les émissions du secteur aurifère peuvent être réduites de 35%, d’ici 2030, ce qui permettrait à l’industrie d’être en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris (limiter le réchauffement à un niveau inférieur à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels). Cette estimation se base, apprend-on, sur les actions et les plans des sociétés extractrices d’or pour remplacer le diesel, le mazout lourd ou encore le charbon par des sources d’énergies renouvelables.

Les émissions du secteur aurifère peuvent être réduites de 35%, d’ici 2030, ce qui permettrait à l’industrie d’être en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris

Si l’industrie aurifère en est encore aux premiers stades de ce changement, les auteurs du rapport indiquent que l’impact sera plus significatif quand toutes les compagnies minières imiteront leurs pairs pionniers susmentionnés en adoptant des plans similaires au cours de la prochaine décennie. Si les plans pour une utilisation accrue des énergies renouvelables se généralisent à l’ensemble des opérations aurifères dans cette période, ils indiquent que l’objectif de 1,5 °C sera à portée de main, en raison d’une plus grande réduction des niveaux d’émission.

3Blanket Zimbabwe

Le français Voltalia va construire une centrale solaire pour la mine d’or Blanket au Zimbabwe.

Pour atteindre ces différents objectifs, il faudra néanmoins compter avec les facteurs locaux et nationaux. Ces derniers continueront à jouer un rôle important, notamment en raison des options très différentes qui s’offrent aux mineurs, selon les pays, et des contraintes imposées par l’environnement politique qui régit l’utilisation des sources d’énergie dans certaines juridictions.

Atteindre la neutralité carbone pour l’ensemble du secteur de l’or, d’ici 2050, est possible. Si le secteur arrive à diminuer sa dépendance aux réseaux électriques conventionnels, mais aussi le recours aux sources d’énergie fossile utilisées sur les sites miniers, il contribuerait à atténuer les effets néfastes du réchauffement climatique.

Louis-Nino Kansoun

Louis Nino Kansoun


 
GESTION PUBLIQUE

Egypte : hausse de la dette extérieure à 168 milliards $ à fin décembre 2023

La Côte d’Ivoire a besoin de 22 milliards $ pour contrer les effets du changement climatique d’ici 2030 (FMI)

La Belgique appelle la RDC à porter plainte contre le Rwanda à la Cour Internationale de Justice

Lutte contre le terrorisme : les dirigeants africains explorent des stratégies efficientes

 
FINANCE

BRVM: déjà 816 millions $ de dividendes annoncés pour 2023

Le Cameroun reporte un emprunt obligataire de 325 millions $ pour cause de saturation du marché

La Banque nationale d'Algérie prévoit de doubler son capital à 2,2 milliards $

TUI Group ouvrira huit nouveaux hôtels en Afrique subsaharienne

 
AGRO

Guinée : le gouvernement prévoit un appui de 25 millions $ aux agriculteurs en 2024/2025

Hausse de la contrebande de cacao ivoirien vers la Guinée et le Liberia

Nigeria : Nutreco lance une usine de fabrication d’aliments pour animaux de 27 millions $ à Ibadan

Maroc : le groupe OCP veut lever 2 milliards $ pour financer le développement de ses activités

 
TELECOM

MTN Group choisit M&C Saatchi Abel comme partenaire marketing pour l’ensemble de ses marchés

Tours télécoms et santé : le régulateur invite les populations à collaborer avec les opérateurs au Burkina Faso

En 3 ans, le nombre d’utilisateurs du mobile money a augmenté de 228,8% en RDC

En 2023, le Bénin comptait 16,3 millions de SIM pour 8,5 millions d’abonnés mobiles uniques (rapport)

 
TRANSPORT

Sécurité aérienne : le Cameroun améliore ses performances, mais reste en deçà des attentes de l’OACI

Nigeria : le déploiement massif de bus à combustible propre dans Lagos débutera en juin 2024

Angola : AD Ports obtient la concession du port de Luanda sur 20 ans

Aéroport de Marrakech : l’office national des aéroports s'apprête à lancer les travaux de modernisation

 
ENTREPRENDRE

Avec Caytu Robotics, le Sénégalais Sidy Ndao permet de contrôler des robots multi-tâches à distance

La start-up malienne Kénèya Koura digitalise des processus de prise en charge sanitaire

Ouverture des candidatures pour le 14e Prix Orange de l’Entreprenariat Social en Côte d’Ivoire (POESCI)

AFAWA Finance Togo: BAD et AGF dynamisent l'accès au financement pour femmes entrepreneures

 
ECHO

UEMOA : les pays acceptant le plus de passeports africains sans visa

CEMAC : les pays acceptant le plus de passeports africains sans visa

Cameroun : importations de véhicules en 2022

Le caoutchouc naturel en Côte d’Ivoire

 
FORMATION

EMpact s'associe à deux universités Ivoiriennes pour stimuler l'entrepreneuriat agricole en Afrique de l'Ouest

Un programme de formation sur le développement durable destiné aux enseignants en Afrique

Burkina Faso : le projet de formation professionnelle dès le cycle primaire se précise

Projet Better Education for Africa's Rise : la troisième phase cible l’Afrique de l’Ouest

 
COMM

Le Gabon invité à entrer dans le capital de TV5 Monde

Côte d’Ivoire : le créateur de contenus Observateur Ebène condamné à de la prison ferme

Meta introduit son IA en Afrique subsaharienne dans ses messageries privées

Ghana : une ONG va accompagner le gouvernement du Ghana dans son soutien aux médias indépendants