(Agence Ecofin) - Les Etats africains ont du mal à contrôler l’orpaillage qui leur fait perdre chaque année des millions de dollars. En RDC, le phénomène a pris récemment de l’ampleur dans la province du Sud-Kivu, ce qui a poussé les autorités à prendre des mesures.
En RDC, les autorités de la province du Sud-Kivu ont interdit toute activité d’exploitation minière sur le site de Luhihi, à Kabare. Ce petit village attire des foules d’orpailleurs et même des membres des forces armées congolaises (FARDC) depuis la découverte d’une minéralisation aurifère vers la fin du mois de février.
Selon le ministre des Mines de la province, Venant Burume Muhigirwa, cité par Reuters, un décret daté du 1er mars oblige les mineurs, commerçants et membres des forces armées congolaises à quitter le site de Luhihi et toutes les activités sont suspendues « jusqu’à nouvel ordre ». Les autorités veulent identifier les mineurs et s’assurer qu’ils sont correctement enregistrés auprès des organismes de réglementation de l’exploitation artisanale. L’objectif est, apprend-on, de protéger les vies, mais aussi assurer la traçabilité de l’or extrait.
Avec les records historiques atteints par le prix de l’or l’année passée, il n’est pas surprenant que la moindre annonce de découverte de minéralisation suscite une véritable ruée de la part des orpailleurs. L’Etat congolais peine toujours à contrôler le secteur de l’exploitation artisanale, ce qui lui fait perdre des millions de dollars chaque année, car l’or extrait artisanalement passe par des circuits de contrebande pour aller sur les marchés internationaux.
Le phénomène est régulièrement dénoncé par plusieurs organisations internationales. La dernière en date est l’ONG The Sentry, qui a cité, dans un rapport paru le 22 février, la RDC parmi les pays où des réseaux criminels de trafic sont entretenus pour approvisionner les marchés internationaux avec des milliards de dollars d’or extrait de manière artisanale. De tels chiffres expliquent sans doute les efforts incessants des autorités pour réguler un secteur qui, s’il est contrôlé, a le potentiel de renflouer un peu plus les caisses nationales.
Louis-Nino Kansoun
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Accra, Ghana