(Agence Ecofin) - Soupçonnée de corruption par l’opérateur turque Turkcell, MTN se défend vigoureusement d’une telle accusation. Selon la compagnie turque, l’opérateur sud-africain aurait remporté frauduleusement l’appel d’offres concernant la deuxième licence iranienne de téléphonie, auquel avaient participé les deux sociétés. A la suite de l’obtention de la licence, MTN détient 49% des actions de l’opérateur public iranien, rebaptisé MTN Irancell (33 millions d’abonnés), contre 51% pour l’Etat.
Turkcell envisage, selon MTN, de remettre à la justice américaine des éléments censés prouver que des paiements inappropriés ont été exécutés pour « sécuriser » l’attribution de la licence. Le gouvernement sud-africain aurait en outre promis à l’Iran, selon les allégations de Turkcell, pour aider l’opérateur sud-africain à s’approprier la licence, des avis favorables dans l’affaire son programme nucléaire controversé.
Répondant à ces accusations, MTN affirme, dans un communiqué envoyé à ses actionnaires, que Turkcell a entrepris, au cours des sept dernières années, diverses procédures de justice après avoir perdu un appel d’offres iranien en 2005. Pour MTN, les présentes allégations « n’ont aucun fondement légal et, en aucune manière, un tribunal américain ne peut instruire [un tel cas] ». Le communiqué affirme par ailleurs que MTN a une « tolérance zéro pour la corruption et les pratiques commerciales non éthiques ».
Le conseil d'administration de la compagnie a mis en place un comité spécial, composé d'administrateurs non dirigeants, pour examiner les allégations de Turkcell. Ce comité, présidé par Lord Leonard Hoffmann, un juriste international, devra prendre « toutes les mesures qu'il juge appropriées pour mener ses enquêtes ». Il pourra également « prendre toutes initiatives à la suite de ses conclusions, y compris la publication des résultats et toutes mesures qui pourraient être justifiées ».
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