(Agence Ecofin) - Lancé depuis quelques années dans une expansion de ses services et dans une diversification des contenus, Spotify se trouve dans une situation financière compliquée et a décidé de supprimer 6% des emplois. Parmi les échecs, les analystes mettent l’accent sur la rentabilité douteuse des podcasts.
Spotify, le leader mondial du streaming musical, a annoncé ce 23 janvier la suppression de 6 % de ses effectifs, environ 600 emplois. Daniel Ek, le directeur général de la plateforme suédoise a annoncé la nouvelle à tous les employés dans un mail. « Avec le recul, j’ai été trop ambitieux en investissant plus vite que notre croissance de chiffre d’affaires. Pour cette raison, nous réduisons nos effectifs d’environ 6 % à travers le groupe. Comme vous le savez, nous avons fait un effort considérable ces derniers mois pour réduire nos coûts, mais ça n’a tout simplement pas été suffisant », a-t-il expliqué.
Ces derniers mois, malgré d’importants investissements, le groupe a souvent affiché des pertes. Alors que ses résultats annuels sont attendus pour demain, Spotify avait affiché un déficit net d’environ 180 millions $. Ces dernières années, la plateforme a investi de manière importante, entre autres pour lancer ses services en Afrique et soutenir la production de podcasts qu’elle diffuse. Spotify a même subventionné en octobre 2022 13 podcasts africains.
Ce type de contenu est devenu un des services phares de la plateforme. Selon plusieurs médias, Spotify a investi plus d’un milliard d’euros dans le podcast ces dernières années. Pourtant, selon les analystes, la rentabilité du format reste encore à démontrer.
L’annonce de Spotify intervient dans une période où de nombreux géants du web annoncent des licenciements. Le 18 janvier, Microsoft a annoncé 10 000 licenciements d’ici mars. Le 21 janvier Google a également annoncé vouloir supprimer 12 000 emplois dans le monde. Cette crise touche également les médias. Vox Media, qui publie le New York Magazine, ainsi que CNN et la NBC, ont tous annoncé des licenciements. Les observateurs attribuent cette crise à la baisse des dépenses publicitaires des entreprises à cause de l’incertitude économique aux Etats-Unis.
Servan Ahougnon
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.