Zimbabwe: Econet Wireless a encore augmenté ses prix, les consommateurs y voient un complot
(Agence Ecofin) - Econet Wireless a une fois de plus augmenter ses tarifs avec l’aval de la Potraz. Le segment data, qui est concerné, a vu ses prix grimper de 60% au grand mécontentement du Voice of Consumers Zimbabwe (VOCZ) qui y voit une stratégie du gouvernement pour museler les populations sur les réseaux sociaux.
Econet Wireless a de nouveau ajusté ses prix après avoir obtenu l’approbation du régulateur télécoms (Potraz), au début du mois d’août. L’opérateur télécoms, leader du marché zimbabwéen, a augmenté le coût de ses forfaits data de 60%. Les abonnés d'Econet paieront désormais 13 USD au lieu de 8 USD pour un forfait data quotidien de 20 Mo. Le forfait mensuel de 100 Mo est passé de 42 à 67 USD. Le forfait mensuel Wi-Fi privé de 8 Go coûte désormais 960 USD au lieu de 600 USD.
Les abonnés NetOne paient actuellement 16 USD pour un forfait quotidien de 20 Mo et 100 USD pour un forfait hebdomadaire de 150 Mo, tandis que Telecel facture 15 USD pour le forfait quotidien de 50 Mo et 100 USD pour un forfait mensuel de 220 Mo.
L'Autorité de régulation des postes et télécommunications du Zimbabwe a approuvé des augmentations de prix des forfaits de données allant jusqu'à 190%, mais il semble qu’Econet n'ait mis en œuvre qu'une partie de ce pourcentage. La société télécoms s’est dite contrainte d’augmenter encore les prix en réponse à la hausse de l'inflation, à la dévaluation de la monnaie locale et à l'augmentation des coûts des intrants du réseau.
L’inflation annuelle du Zimbabwe est passée de 737% en juin 2020 à 837% en juillet. Le prix du litre de diesel pour les tours télécoms est passé de 24,93 USD à 83,36 USD en août.
Malgré cette justification, les consommateurs ont crié leur ras-le-bol. Panashe Makufa, le président du VOCZ, a dénoncé le silence complice du gouvernement alors que les opérateurs télécoms capitalisent sur les consommateurs déjà à bout de souffle.
Selon lui, la stratégie est compréhensible, car elle cadre avec les ambitions du gouvernement d’étouffer l’accès des populations aux réseaux sociaux qu’il considère de plus en plus comme une arme en sa défaveur. « On le voit également avec leurs efforts pour précipiter le Cyber Bill dans la loi, ils veulent décourager les masses à exercer leurs libertés constitutionnelles », a-t-il ajouté.
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