(Agence Ecofin) - Le phénomène de migration clandestine continue de faire des ravages en Afrique. Croulant sous le poids du chômage, de la pauvreté, et mus par le besoin de meilleures perspectives de vie, ce sont des centaines de jeunes qui chaque année se lancent à leurs risques et périls dans un voyage vers l’Europe ou les États-Unis. Des moyens de transport précaires, des circuits dangereux, c’est une véritable roulette russe dont beaucoup ne reviennent pas.
Jean Christian Nselel s’est rendu pour StopBlaBlaCam à Edea, ville camerounaise de la région du Littoral, ou le fléau sévit énormément. Reportage.
Autrefois florissante cité industrielle, la communauté balnéaire se transforme peu à peu en désert, avec des zones entières désertées par les locaux tous partis à l’aventure. Batangou Rodrigue, un jeune du quartier ‘’Domaine’’ fait visiter, montrant toute l’ampleur prise par la migration clandestine. Maisons en désuétude, rues insalubres, il confie ne plus reconnaitre l’endroit où il a grandi.
Un autre, Maurice Mbida, raconte son expérience : « Nous sommes restés environ deux jours dans le désert, et quand notre réserve d’eau s’est épuisée, il a fallu marcher environ 60 km pour rejoindre Tamanrasset [Algérie, Ndlr] ». Il a remarqué une grosse proportion de jeunes d’Edea sur ces trajets de l’impossible, et s’étonne qu’il y en ait toujours autant malgré les difficultés. « Mon meilleur ami, Joseph Seke a perdu la vie dans la méditerranée en 2017. » confie-t-il.
Lui-même revenu de deux tentatives infructueuses, Maurice se dit pourtant prêt à y retourner à la première occasion, et ce tant que les conditions de vie au niveau local ne s’amélioreront pas.