(Agence Ecofin) - La Rand Merchant Bank (RMB), institution financière sud-africaine, a publié son classement annuel des pays les plus attractifs pour les investisseurs en Afrique, pendant et après la Covid-19. L'Afrique du Nord est dominante avec l'Égypte et le Maroc en tête des destinations d'investissement.
Destiné aux investisseurs ciblant des actifs réels dans une économie ou cherchant à développer des entreprises physiques, le classement annuel de la Rand Merchant Bank (RMB) a dévoilé fin septembre les pays africains les plus attractifs en la matière. Le rapport de cette année évalue l'impact de la Covid -19 en brossant un tableau des résultats réels et potentiels pendant et après la pandémie.
Les meilleures destinations d'investissement en Afrique sont généralement classées sur la base des principes de l'activité économique et de l'environnement opérationnel des entreprises. Cependant, l'approche de cette année prend en compte des facteurs clés tels que les scores fiscaux et les plans de développement, qui sont essentiels à l’attraction des investissements à l’ère de la Covid-19.
L'Égypte occupe la première place de ce classement, ceci grâce aux mesures rapides qu'elle a mises en place pour maintenir la croissance de son économie malgré les défis de la Covid-19. Le Maroc vient en deuxième position, du fait que son économie continue de bénéficier d’une stabilité politique précieuse dans la région. Un fonds spécial de lutte contre la pandémie a été créé en 2020, représentant 2,7 % du PIB. Deux tiers des fonds devaient être fournis par des sources privées et le reste par le gouvernement.
L’Afrique du Sud occupe le troisième rang de ce classement, le pays offrant une solide base manufacturière et de vente au détail qui continuera à soutenir les économies régionales d'Afrique australe avec des biens et des services. En quatrième position, le Rwanda, en raison des efforts qu'il a déployés pour améliorer son environnement des affaires. En outre, dans le cadre de la stratégie nationale de transformation (NST), divers investissements devraient y soutenir les secteurs de la construction et de l'énergie au cours des prochaines années.
Le Botswana, cinquième sur la liste, dispose de réserves de change élevées qui lui ont permis de traverser mieux que la plupart la tempête économique induite par la pandémie. Grâce au Pula Fund, un fonds souverain créé en 1994 et qui finance une grande partie du déficit budgétaire, la dépendance vis-à-vis de la dette a été faible. Vient ensuite le Ghana, dont l’économie a connu des changements majeurs au cours des dernières années, ce qui lui permet d'envisager une croissance importante à l'avenir. Son économie est soutenue par des industries du secteur primaire comme le pétrole et l'or et par un développement accéléré du secteur tertiaire.
L'île Maurice apparaît dans ce classement grâce à son régime fiscal très favorable aux investissements. Le secteur financier restera l'un des principaux moteurs de l'économie mauricienne à l'avenir, notamment grâce aux activités d'investissement transfrontalières et aux services bancaires. La Côte d'Ivoire y figure aussi, notamment pour la hausse enregistrée de l'investissement privé, qui devrait continuer à alimenter la construction, l'agro-industrie et les services (commerce, transport et TIC notamment). L'investissement privé bénéficiera de l'impulsion donnée par les fonds publics dans le cadre du Plan national de développement 2016-20.
Le Kenya occupe la neuvième position de ce classement pour les efforts de son gouvernement dans la mise en œuvre du plan ‘’Big Four’’ axé sur l'industrialisation, la couverture sanitaire universelle, la sécurité alimentaire et le logement abordable. Il conduira invariablement à une croissance économique rapide. Enfin, la Tanzanie, absente des deux classements précédents, fait son entrée en 10ème position, à cause de son développement rapide ces dernières années. Cette croissance peut être attribuée aux investissements constants du gouvernement dans les secteurs secondaire et tertiaire clés, allant de l'énergie aux avancées dans les secteurs des télécommunications et de la finance.
La Rand Merchant Bank n’est pas la seule proposant un tel classement. Le Center for International Finance (CIF) | IESE Business School par exemple, classait plus tôt cette année l’Afrique du Sud en 1ère position pour ce qui est du capital-risque et capital-investissement. La Banque mondiale, le cabinet Deloitte et l’Africa CEO Forum publient également des classements annuels sur l’attractivité des pays africains en termes d’investissements. Celui de la RMB se veut une approche différente axée sur la résilience des économies africaines face aux défis de la Covid-19.
Pour accéder au classement, vous pouvez cliquer ici.
Aïsha Moyouzame
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »