(Agence Ecofin) - A ce jour, le gouvernement camerounais veut exploiter ses ressources minières pour atteindre le statut de pays émergent en 2035, comme indiqué dans son document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE).
De 1960 à 1990, le gouvernement camerounais, en collaboration avec les instances de renommée internationale comme le Pnud et le Bureau de recherche géologiques et minières (Brgm), a mené des études pour retracer le potentiel minier camerounais. Les résultats de ces études, de même que les 167 permis de recherche déjà octroyés à ce jour, démontrent les richesses du sous-sol camerounais. Mais, les données minières jusqu’ici disponibles ne concernent que 50% du territoire national, d’après le ministère en charge des Mines. C’est dire qu’il y a encore d’énormes ressources minières à découvrir au Cameroun.
Mais déjà, il est mis en évidence, après évaluation même partielle, qu’au moins 52 types de ressources minérales ou cibles minières, avec niveau de connaissances permettant de les classer, sont identifiés au Cameroun.
Mais alors, comment comprendre que le Cameroun, malgré ces richesses, continue d’être un pays en voie de développement. En effet, on ne peut affirmer qu’en ce moment les mines sont exploitées au Cameroun de manière industrielle. « Je dois dire que le «scandale géologique» qu’on reconnaît au Cameroun est loin d’être slogan vain. Effectivement, le potentiel minier du Cameroun compte parmi les meilleurs. Il reste juste à mieux le valoriser pour pouvoir contribuer efficacement au développement de notre pays. Il convient de préciser qu’il existe plusieurs étapes entre le potentiel minier d’un pays et son développement par l’exploitation de ses ressources minières », confie Emmanuel Bonde, le ministre des Industries, des Mines et du Développement technologique au Quotidien de l’Economie.
Cinq projets déjà en cours
Qu’à cela ne tienne, bon nombre de projets miniers sont en cours au Cameroun. C’est ainsi qu’on peut relever les cinq permis d’exploitation minière déjà octroyés. Il s’agit du permis d’exploitation octroyé à la société Geovic pour l’exploitation du nickel, cobalt et manganèse à Nkamouna (Lomié) et celui octroyé à la société C and K Mining Inc pour l’exploitation du diamant et des substances annexes à Mobilong (Yokadouma). Par ailleurs, trois permis d’exploitation sont octroyés pour l’exploitation du calcaire et du marbre.
Mais, plusieurs autres entreprises sont en train de négocier les conventions minières avec l’Etat du Cameroun. On peut ainsi citer Cam Iron, filiale de l’australien Sundance Ressources pour l’exploitation du fer de Mbalam et Cameroon Alumina Limited qui va exploiter les gisements de bauxite de Mini Martap et Ngaoundal (Adamaoua).
Pour la signature des conventions minières avec ces deux entreprises, préalables à l’institution de leurs permis d’exploitation par le président de la République, le Premier ministre a mis en place deux comités qui vont se charger des négociations. Ils travaillent en ce moment sur ces différents dossiers.
Or, rutile, uranium
D’après le ministère en charge des Mines, les projets ci-dessus cités ne sont pas les seuls. Il y a aussi le fer des Mamelles près de Kribi; le fer de Nkout (Djoum); le rutile d’Akonolinga; le calcaire de Mintom, l’or dans les régions du Sud et de l’Est ; l’uranium à Poli et Lolodorf qui seront bientôt exploités.
Beaugas-Orain Djoyum
Une stratégie se met en place
« Les orientations fondamentales de la politique du gouvernement visent une meilleure valorisation des richesses minières du pays, à travers le renforcement des capacités des artisans miniers et l'appel aux investisseurs directs étrangers. S'agissant des industries métallurgiques, le gouvernement s'emploiera en priorité à promouvoir la transformation de l'aluminium et de l'acier, en partenariat avec les opérateurs privés nationaux ou étrangers identifiés. S'agissant en particulier de la filière bauxite-alumine-aluminium, la volonté du gouvernement est d'aboutir pendant la période de mise en œuvre du DSCE à la réalisation de la première extension de la société Aluminium du Cameroun (ALUCAM) sur le site d'Edéa (y compris la construction de la centrale hydroélectrique de Nachtigal) ainsi que la mise en service de la première tranche de la nouvelle usine d'électrolyse de l'aluminium à Kribi », indique le DSCE.
Répartition, par région, des gisements prouvés et développés des matières premières du Cameroun :
Interprétation des photos satellites des 4 zones minières où sont inventoriés des gisements prouvés et développés du Cameroun |
Localisation des gisements prouvés et développés du Cameroun |
Produits inventoriés au Cameroun |
1. Région de l’Est |
Bétaré Oya à Dimako |
Or |
2. Région du Sud-est |
Golf de Guinée, littoral de la région Sud, Bassin de Douala-Kribi, Rio del Rey, Limbé, Lokélé, Bakassi |
Pétrole, pétrochimie, gaz naturel |
3. Région du Sud |
Kribi à Ebolawa |
Fer |
4. Région du Centre |
Yaoundé à Akonolinga |
Rutile, étain, calcaire, uranium |
5. Région du Sud |
Kribi |
Bauxite |
6. Région du Littoral |
Edéa |
Aluminium |
7. Région du Sud-est |
Bonaberi, gisements éparpillés, figuil |
Ciment, diamant, calcaire |
Source Africommodities – Les Afriques
Inventaires et volumes des gisements de 35 zones minières camerounaises
Interprétation des photos satellites des 35 zones minières où sont inventoriés des gisements prouvés non développés du Cameroun |
Produits inventoriés au Cameroun |
Estimation des réserves prouvées non développées du Cameroun |
Path/ Row |
Akonolinga |
Titane, rutile, grenat gemme, ilménite Wolframite, pechblende, chromite, pyrochlore |
3 000 000 de tonnes |
185/56 |
Bamboutos |
Aluminium, bauxite |
5 000 000 de tonnes |
185/55 |
Bassin de Kadeï |
Or |
5 tonnes |
184/56 |
Batouri |
Or |
5 tonnes |
184/56 |
Bétaré Oya |
Or, bismuth, plomb molybdène, wolfram diamant |
20 tonnes d’or |
184/56 |
Bouendjo Edéa Eboundja Kribi |
Wolframite, pechblende, chromite, pyrochlore |
400 000 tonnes |
185/54 |
Paro Lawel |
Saphirs |
10 tonnes |
186/56 |
Centre-Ouest |
Bauxite, alcrètes |
500 000 tonnes |
184/57 |
Colomines |
Or, diamant, pierres gemmes |
20 tonnes d’or |
183/55 |
Dubreuil |
Titane, ilménite, wolframite, pechblende, chromite, pyrochlore |
400 000 tonnes |
185/54 |
Eboundja |
Syénite, néphélinique, feldspath |
20 tonnes |
185/54 |
Fokoué Fokamezoun |
Bauxites, alcrètes |
1 000 000 de tonnes |
187/56 |
Garga-Sarali |
Ilménite, wolframite, pechblende, chromite, pyrochlore, niobium - columbium tantale (Ta2O5), étain, or |
1 000 000 de tonnes |
183/57 |
Tamonéguézé Ketté Irderé |
Diamants industriels, diamants gemmes |
10 000 carats |
183/58 |
Kambélé |
Or, diamant, pierres gemmes |
100 tonnes |
183/57 |
Kongo Nkamouna Lomié Mang Messea |
Cobalt, nickel, manganèse |
500 000 tonnes 55 millions de tonnes 61 millions de tonnes 17 millions de tonnes |
185/58 |
Kribi Les Mamelles |
Fer |
10 millions de tonnes |
185/58 |
Mboutoundou |
Or |
2 tonnes |
183/57 |
Mewongo |
Fer, manganèse |
100 000 tonnes |
183/58 |
Minim Martap |
Bauxites, alcrètes |
1 000 000 de tonnes |
185/55 |
Nange Eboko |
Ilménite, wolframite, pechblende, chromite, pyrochlore, titanes |
1 000 000 de tonnes |
185/57 |
Ngaouandal |
Bauxite |
200 millions de tonnes |
185/55 |
Mbalam |
Fer |
2400 millions de tonnes |
186/58 |
Source Africommodities – Les Afriques
Les grands projets miniers engagés au Cameroun