(Agence Ecofin) - Premier producteur africain de cuivre, la RDC domine aussi l’offre mondiale en cobalt et veut devenir un fournisseur de lithium, autant de métaux indispensables aux constructeurs automobiles notamment. L’exploitation des fonds marins apparait comme une menace, certes lointaine, pour le pays.
Le logo du constructeur automobile Renault est apparu mardi 8 février sur le site d’une campagne contre l’exploitation minière des fonds marins. La compagnie a confirmé l’authenticité de cette présence dans une déclaration relayée par Reuters le 10 février, et réaffirmé son adhésion à un moratoire sur l’exploitation minière dans ces zones.
Cette position rejoint celle d’autres grands groupes technologiques ou automobiles, comme Samsung, BMW ou Google, qui ont annoncé l’année dernière leur décision d’exclure de leurs chaines d’approvisionnement les minéraux provenant de l’exploitation des fonds marins. Ces derniers hébergeraient en effet du cobalt, du cuivre, du lithium ou encore du nickel, autant de métaux entrant dans la production des véhicules électriques et des appareils électroniques.
"Les abysses paraissent finalement très habités. Ce sont des milieux de vie riches et dynamiques, et non pas le territoire vide que donnent à voir les modélisations des entreprises minières" une analyse de Clémence Seurat @medialab_ScPo @369editions sur le Deep sea mining https://t.co/qc3uERHoCM
— Océane Ragoucy (@OceaneRagoucy) February 10, 2022
Alors que les besoins croissants du monde pour les métaux suscités expliquent l’intérêt de certaines compagnies et même de certains Etats pour l’exploitation des fonds marins, les organisations écologiques mettent en avant un risque de destruction de l’écosystème de ces lieux. Le moratoire qu’elles demandent est donc censé permettre de mieux évaluer les risques liés à cette aventure inédite.
Pour le moment, ces appels n’empêchent guère des compagnies de poursuivre leurs travaux d’exploration, mais l’adhésion croissante des constructeurs automobiles (l’américain Rivian, actif dans les voitures électriques, a aussi rejoint le moratoire) pourrait remettre en cause leurs projets, car ce sont eux les futurs principaux clients de cette industrie naissante.
Tout risque n’est néanmoins pas écarté, autant pour l’écosystème des fonds marins que pour les producteurs actuels de ces métaux stratégiques, qui pourraient voir leur domination menacée par l’arrivée sur le marché d’une offre supplémentaire en quantité abondante. Par exemple, Renault précise que l’Etat français, son premier actionnaire, « prévoit d’investir dans l’exploration des fonds marins afin d’identifier les solutions potentielles pour une extraction durable ».
Emiliano Tossou
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