(Agence Ecofin) - Créée hier au Maroc, l’association des médias et éditeurs veut changer les modèles économiques du secteur qui souffre d’une importante crise financière. Son président a fait savoir qu’il fallait changer en plus celui de l’accompagnement gouvernemental qui ne peut plus se résumer aux subventions.
Au Maroc, l’association nationale des médias et des éditeurs (ANME) a été créée hier au terme de la première assemblée générale de l’organisation. Cette dernière a notamment permis de désigner Abdelmounaim Dilami, PDG du groupe Eco-Médias, à la tête de ce nouveau rassemblement. Il sera chargé de former le bureau dirigeant et un comité restreint de 5 membres qui rédigeront le statut et le règlement intérieur de l’ANME.
L’association a pour principal objectif de collaborer avec les autorités pour améliorer la situation des médias du royaume chérifien. Pour débuter sa mission, l’ANME a mandaté son président pour « nouer un contact d’urgence avec les autorités en charge du secteur pour trouver des solutions pratiques et concrètes à la crise asphyxiante qui guette les médias ».
Cette crise essentiellement financière est, selon Abdelmounaim Dilami, une conséquence d’un modèle économique désormais désuet. Pour lui, ce dernier souffre du « prix de vente du journal qui ne peut pas être augmenté pour des considérations sociales », et de la diminution des recettes publicitaires à cause de la concurrence des GAFA. « Nous demandons aux responsables de discuter des différents problèmes afin d’aboutir à un modèle économique équilibré, puisque notre activité est indispensable pour la société », a-t-il déclaré.
Pour le président de l’ANME, le modèle d’accompagnement de l’Etat doit également changer. « On ne veut plus raisonner en termes de subventions. L’important est de rééquilibrer le modèle ». Il faut rappeler que la situation financière précaire des médias marocains a été fortement aggravée par la crise sanitaire mondiale.
Servan Ahougnon
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.