(Agence Ecofin) - Samia Suluhu Hassan a pris ses fonctions de présidente de la Tanzanie en mars 2021 en succession de John Magufuli, qui est décédé après six ans de répression à l’endroit des médias. Elle s’était alors donné comme mission de réparer les dégâts de son prédécesseur.
Le gouvernement tanzanien a suspendu ce 5 septembre le journal Raia Mwema. L'hebdomadaire local est accusé d’avoir publié « à plusieurs reprises de fausses informations ». C’est ce qu’a indiqué dans un communiqué, Gerson Msigwa (photo), le porte-parole du gouvernement.
Il a évoqué un article de Rai Mwena sur une attaque perpétrée par un homme armé dans un quartier diplomatique de Dar es Salaam et qui a coûté la vie à quatre personnes. L'article établissait un lien entre le tireur et le parti au pouvoir Chama cha Mapinduzi (CCM). D’après ses propos, l'article en question viole une loi de 2016 sur les médias.
D’une durée de 30 jours, la suspension infligée à Rai Mwena prend effet à partir de ce lundi 6 septembre. Il s’agit de la deuxième suspension d’un média sous l’ère Samia Suhulu. En effet, le mois dernier, le gouvernement avait suspendu le journal Uhuru, détenu par le parti au pouvoir. Ce dernier avait publié un article déclarant que Hassan ne se présenterait pas aux élections en 2025, ce que le gouvernement a qualifié de « fausse information ».
Le gouvernement est toujours sous le feu des critiques pour le manque d'actions fortes dans le cadre réglementaire de l’activité des médias. La présidente semblait pourtant en faire une question importante de son mandat. A titre de rappel, Samia Suluhu avait appelé à une amélioration des relations entre le pouvoir et les médias dès les premières heures de son arrivée au pouvoir.
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