(Agence Ecofin) - Dans le monde du négoce agricole, la consolidation des activités via un rapprochement est souvent synonyme de gain en efficacité et d’amélioration des marges. Cette industrie qui s’est montrée peu encline à des mégafusions depuis quelques années pourrait enregistrer la première étincelle en 2023.
La deuxième tentative sera-t-elle la bonne ? Après avoir fait chou blanc en mai 2017, la filiale dédiée à l’agriculture de Glencore, Viterra (anciennement Glencore Agriculture) est de nouveau entrée en discussion avec le négociant agricole américain Bunge. C’est ce qu’a confié à Reuters, une source proche du dossier ayant requis l’anonymat.
Si pour l’heure, il n’existe aucune certitude sur un potentiel accord entre les deux parties, cette démarche pourrait être un gros coup pour Viterra. En effet, l’entreprise suisse pourrait renforcer ses positions globales dans le maïs et le soja en tirant profit du vaste réseau de silos, de barges, de camions et d’infrastructures de stockage de Bunge en Amérique latine.
Le groupe américain est notamment le premier exportateur de soja et de maïs brésilien. Cette forte implantation dans l’un des poumons agricoles de la planète couplée aux capacités actuelles de Viterra qui en font le 3ème et le 7ème exportateur mondial respectivement de maïs et de soja pourrait engendrer une entité jouissant de solides ancrages.
Selon les observateurs, une fusion de Bunge avec Viterra pourrait doper les ventes et permettre au groupe américain de rivaliser avec sa compatriote Archer Daniels Midland, second plus gros négociant qui a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 100 milliards $ et un bénéfice net de 2,7 milliards $ en 2022.
Plus globalement, une combinaison des activités des deux géants agricoles s’inscrit dans un contexte très favorable pour les activités dans le négoce des matières premières en général. Dans le domaine agricole en particulier, la volatilité des cours des produits de base comme les céréales et les oléagineux sur fond de conflit russo-ukrainien, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et les phénomènes météorologiques extrêmes ont fourni un terreau favorable à l’essor des activités des acteurs du monde du négoce qui ont la capacité financière et logistique pour minimiser les risques liés à l’achat sur le marché et maximiser leur profit à la vente.
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