(Agence Ecofin) - Une diversification de la production et de la consommation permettra aux circuits alimentaires mondiaux d’atténuer les risques liés à une perturbation de l’approvisionnement. C’est ce qu’indique la Food and Land Use Coalition, dans un rapport qui se penche sur les bénéfices liés à la transformation des systèmes alimentaires et les coûts liés à l’inaction.
Fondée en 2017 dans la foulée de l’Accord de Paris et des Objectifs de développement durable (ODD), cette équipe réunit des économistes, des spécialistes de l’environnement, de l’alimentation et de l’agriculture.
D’après le groupe, cette stratégie est d’autant plus nécessaire que la dépendance vis-à-vis d’un petit nombre de cultures, pourrait être aggravée avec les effets du changement climatique qui rendra certaines espèces plus vulnérables.
En effet, sur un éventail d’environ 30 000 espèces végétales comestibles, seulement quatre spéculations (maïs, riz, blé et pomme de terre) fournissent près de 60 % des calories d’origine végétale.
Autre cas emblématique de l’uniformisation de la chaîne industrielle : la banane. Alors qu’il en existe plus de 1000 variétés, une seule à savoir la Cavendish compte pour plus de 90 % des exportations mondiales.
« Une petite diminution dans l’approvisionnement pourrait vraiment entrainer des dommages et conduire à des hausses importantes des prix. Cela pourrait aussi conduire à la faim et l’instabilité sociale », a confié à la Fondation Thomson Reuters, Per Pharo de la FOLU.
Pour l’organisation, la diversification des régimes alimentaires va de pair avec la nécessité d’une refonte totale de l’industrie alimentaire moderne qui a atteint ses limites.
« Les coûts cachés à l’échelle mondiale, de la production alimentaire et des systèmes d’utilisation des terres grimpent à 12 trillions $ par an [l’équivalent du PIB de la Chine, NDLR] alors que la valeur du système alimentaire mondial avoisine 10 trillions $ », souligne-t-elle.
Espoir Olodo
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