(Agence Ecofin) - Pour la deuxième année consécutive, l'Afrique du sud a occupé le premier rang de l'African Fundamental Bond Index (AFBI), un rapport de l'African Financial Market Initiative qui classe les marchés africains des obligations émises en devises locales.
Avec un score de 79,77, la deuxième économie d'Afrique devance l'Egypte, le Nigéria, la Namibie et le Botswana.
Dans le top 10, les meilleures performances sont attribuées à l'Egypte qui a amélioré sa position de 6 points, et la Namibie qui s'est amélioré de 3 points. L'Île Maurice avec ces cinq points en moins a réalisé la plus mauvaise performance du top dix suivi dans cet élan, par le Maroc (-4 points) et le Botswana (-1 point).
L'indice AFBI a pour objectif de reconnaître les marché africains qui ont fait preuve de dynamisme, en tenant compte du cadre macroéconomique (15%), de la Gouvernance (10%), de l'infrastructure du marché obligataire (10%), de la notation souveraine des pays (30%), du niveau d'implication des investisseurs locaux (10%) et de la qualité et du niveau de participation des investisseurs locaux (25%).
Sur la base de ces critères, l'Afrique du sud est celle qui a réalisé le meilleur score, même si, sur le plan macroéconomique, elle est loin derrière la Guinée Equatoriale, première en raison d'un produit intérieur brut par habitant plus important. Le marché obligataire sud-africain demeure ainsi, une référence en Afrique, tant dans sa sophistication que dans ses procédures de règlement et le niveau et de la participation des investisseurs purement locaux.
Le premier pays d'Afrique francophone au sud du Sahara est le Gabon (treizième), avec un score de 52,41. Il est suivi du Cameroun (dix-septième) avec un score de 46,27 et de la Côte d'Ivoire (vingtième) avec un score de 45,45.
l'African Financial Market Initiative (AFMI) est une initiative de la Banque africaine de développement, qui vise à développer les marchés financiers en Afrique, notamment dans leurs compartiments obligataires. Ses promoteurs expliquent que l'Afrique possède une alternative importante dans la recherche des financements à s'appuyer sur les marchés des obligations émises en devises locales, car ils sont assez liquides et moins contraignants en termes de taux.
En 2015, les obligations souveraines africaines (Eurobonds) ont atteint 8,6 milliards $, avec des taux records de 10,25% (Ghana) ou encore de 9,75% (Cameroun). Or, selon l'AFMI, le stock des obligations émises en monnaies locales africaines atteignait 486 milliards $ à la fin de l'année 2014. Au cours de la même année, les nouvelles émissions de bons ou d'obligations du trésor, ont été de 334 milliards $, même si quelques pays (Afrique du sud, Nigéria, Maroc, Egypte et Kenya), ont compté pour 85% de ce stock global.
Idriss Linge
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