(Agence Ecofin) - Les pertes et les gaspillages alimentaires représentent deux freins majeurs dans la lutte contre la faim dans le monde. Dans un contexte de hausse de l’insécurité alimentaire mondiale, plusieurs solutions s’offrent aux gouvernements pour réduire l’ampleur des deux phénomènes.
Dans le monde, l’utilisation renforcée de la chaîne de froid dans l’industrie agroalimentaire mondiale peut aider à lutter efficacement contre le fléau que représentent les pertes de nourriture. C’est ce qu’indique le rapport « Sustainable Food Cold Chains: Opportunities, Challenges and the Way Forward » publié conjointement par la FAO et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le 12 novembre dernier.
D’après celui-ci, la chaîne de froid est un système intégré de distribution alimentaire à température contrôlée qui garantit que les produits hautement périssables sont maintenus dans un environnement optimal pour préserver leur qualité sanitaire, gustative et nutritionnelle, de la production à la consommation. De ce fait, elle a un rôle actif à jouer dans la réduction des pertes alimentaires et l’augmentation des quantités disponibles sur le marché mondial.
Selon les estimations, le manque d’utilisation de la chaîne du froid alimentaire a provoqué des pertes de production estimées à plus de 526 millions de tonnes de nourriture en 2017. Ce volume représente 12 % de l’approvisionnement alimentaire mondial et aurait pu permettre de nourrir 1 milliard de personnes en un an.
En plus de contribuer à la disponibilité des denrées alimentaires, le développement de la chaîne du froid devrait également permettre d’améliorer les revenus des petits exploitants agricoles qui subissent jusqu’à 15 % de baisse de leurs revenus chaque année en raison des pertes post-récolte.
Selon le rapport, les pays en développement pourraient économiser jusqu’à 144 millions de tonnes de nourriture par an s’ils atteignent le même niveau d’infrastructure de la chaîne du froid alimentaire que les pays développés.
A l’heure où environ 828 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, la FAO et le PNUE appellent à davantage d’efforts pour aider les nations les moins avancés à relever de nombreux défis afin de faire reculer la malnutrition.
Parmi ceux-ci figurent, l’accès à une énergie fiable et moins coûteuse, les compétences techniques pour entretenir les infrastructures et surtout le financement pour soutenir les investissements dans le secteur.
Si selon l’Alliance mondiale pour la chaîne du froid (AMCC), la capacité globale de stockage à froid a augmenté de 16,7 % entre 2018 et 2020, pour atteindre 719 millions de m³, la majeure partie de cette augmentation s’est produite en Amérique du Nord et en Chine.
Par ailleurs, alors que la capacité moyenne de stockage frigorifique en Amérique du Nord, en Europe occidentale et en Océanie est d’environ 200 m³ pour 1 000 habitants, elle n’est que d’environ 20 m³ en moyenne dans les pays moins développés.
Stéphanas Assocle (Stagiaire)
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