(Agence Ecofin) - Les actions et obligations kényanes sont passées au rouge, ce mercredi, après l’annonce du retrait du leader de l'opposition, Raila Odinga, de la nouvelle élection présidentielle prévue pour le 26 octobre. Le leader de la coalition NASA estime que cette élection pourrait être pire que la précédente et que le scrutin devrait être annulé. Un nouveau processus électoral doit être engagé, a-t-il ajouté. Une annonce qui ne semble pas du goût des marchés secondaires des capitaux dont la réaction ne s’est pas fait attendre.
Selon les données de Reuters, l'indice de l'ensemble des actions a chuté de 0,67% et le NSE20, principal indice qui regroupe les 20 meilleures valorisations boursières du Nairobi Securities Exchange a perdu 1,41%. Dans le même temps, l'obligation souveraine kényane de 2 milliards libellée en dollars à maturité en 2024, a légèrement perdu en valeur, reflétant les craintes du marché.
Depuis le mois d’août, l'indice global du NSE a perdu 5,5% et le NSE20, 10%. Le shilling kényan a chuté de 0,5% après les élections, mais s’est stabilisé, mercredi, face au dollar, reflétant la crédibilité de la Banque centrale et la bonne santé des réserves de change.
L’annulation des premières élections pour des raisons de fraudes, avait déjà en août engendré un spasme passager sur les marchés financiers locaux. Toutefois, les pendules ont été très rapidement remises à l’heure, traduisant un certain optimisme, certes prudent.
Mais, la situation pourrait se dégrader davantage face aux tensions sociales naissantes incarnées par le mouvement «Pas de réforme, pas d'élection», lancé par le chef de l’opposition. Les manifestations pourraient s’envenimer, suite à la déclaration du conseil électoral stipulant que les huit candidats ayant participé aux élections du mois d'août, dont la plupart n’ont pas réussi à mobiliser 1% des suffrages exprimés, seraient sur le bulletin de vote et qu’Odinga n’avait pas encore officiellement soumis une lettre actant son retrait. Un désistement acté d’Odinga rendrait la voie facile à Uhuru Kenyatta qui se trouverait face à des adversaires de petite envergure.
Les inquiétudes suscitées par l'incertitude politique prolongée ont eu des répercussions sur le secteur privé et les ménages, contraignant Nairobi à réduire sa prévision de croissance économique de cette année à 5,5% par rapport aux 5,9% initiaux.
Fiacre E. Kakpo
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