(Agence Ecofin) - Loin de son record de 8 687 milliards FCFA (14,1 milliards $) en 2020, au fort de la crise sanitaire, le marché des titres publics par adjudication, organisé par UMOA-Titres, a connu un nouveau repli cette année, provoqué notamment par les absences intermittentes du Mali et du Burkina Faso, en proie à des crises politiques.
En 2022, les Etats membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont réussi à lever 5 254,66 milliards FCFA (8,6 milliards $) sur le marché financier régional, en baisse de 5,35% par rapport à l'année précédente.
Cette baisse est principalement due à une chute de 14,6% des bons assimilables du Trésor (BAT), qui sont tombés à 1 755,78 milliards FCFA. Les émissions d'obligations assimilables du Trésor (OAT) sont, en revanche, restées stables autour de 3 498,88 milliards FCFA.
Malgré cette baisse générale, le nombre d'opérations réalisées a augmenté de 19%, ce qui, selon des acteurs régionaux, « suggère que les Etats de l'UEMOA sont actifs sur le marché financier régional et cherchent des sources de financement pour leurs projets et initiatives, eux qui sont privés des marchés financiers internationaux sur lesquels les conditions d’accès aux capitaux se sont durcies durant toute l’année, en partie en raison des mesures mises en place par les pays développés pour résorber l’inflation ».
Le Mali et le Burkina, perturbés par les crises
Dans le détail, le Mali et le Burkina Faso, perturbés par des crises politiques, ont connu les plus fortes régressions, avec respectivement une baisse de près de 40% et de 54%. Le Togo a également enregistré une baisse de 15%. Cependant, le Bénin et le Sénégal affichent des performances solides, avec respectivement des augmentations de 77% et 61% des montants levés, comparativement à 2021.
Globalement, la Côte d'Ivoire reste de loin le principal émetteur du marché, représentant 32,6% des montants collectés, soit 1 712,54 milliards FCFA, suivie du Sénégal avec 1 042,94 milliards FCFA (19%) et du Niger avec 590,8 milliards FCFA (11%).
Le Mali, qui avait été absent du marché pendant le premier semestre en raison des sanctions économiques de la CEDEAO, a accéléré ses incursions à partir d'août, à son retour. En moins de 6 mois, Bamako a levé 454,85 milliards FCFA.
Fiacre E. Kakpo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.