(Agence Ecofin) - Le recyclage est un procédé qui permet de réduire les volumes de déchets et de préserver les ressources naturelles en réutilisant des matières premières déjà extraites. C’est un concept d’économie circulaire, en plein essor en Afrique. Les déchets sont une mine d’or pour les jeunes entrepreneurs, avec 70 millions de tonnes de déchets produits chaque année. En effet, on assiste à une véritable révolution de startups dans le domaine. Les gouvernements africains, les organismes privés et les ONG soutiennent chaque année des projets à fort impact environnemental sur le continent.
Les connaissances nécessaires
Il est important de connaitre les différents types de recyclage pour se spécialiser dans un domaine particulier. Il existe trois techniques de recyclage : chimique, mécanique et organique.
• Le recyclage « chimique » utilise une réaction chimique pour traiter les déchets, par exemple pour séparer certains composants.
• Le recyclage « mécanique » est la transformation des déchets à l'aide d'une machine, par exemple pour broyer ou pour séparer les déchets.
• Le recyclage « organique » consiste à produire des engrais ou du carburant tel que le biogaz.
Pour lancer son entreprise de recyclage (collecte, commercialisation et transformation des déchets plastiques en pavés écologiques par exemple), il faut avoir une bonne connaissance du cadre juridique dans le pays ou on souhaite développer son entreprise. Par ailleurs, cette activité nécessite des techniques de collecte, de tri et de recyclage. Il faut également avoir des connaissances sur les tendances du marché local et international.
Comment apprendre ?
Le recyclage est une activité qui nécessite un traitement et des précautions particulières. Deux options s’offrent à nous : apprendre et innover à partir de l’offre actuelle ou suivre une formation en recyclage de matières ou déchets spécifiques.
Toutefois, certains sites en ligne comme Bellomar Learning proposent des formations dans le domaine, moyennant un montant d’argent assez minime. La durée est de quatre semaines avec l’accompagnement permanent des formateurs du domaine. En outre, l’apprenant à l’opportunité d’être accompagné dans la mise en œuvre de son projet sur une période d’une année complète.
Combien faut-il pour démarrer?
Selon des experts qui ont éprouvé l’activité, un investissement maximal de 1000 dollars (environ 600 000 FCFA) est à prévoir dans le cas où on compte produire des pavés en plastique, et de 500 dollars maximum si on veut juste collecter et commercialiser des déchets plastiques de manière formelle.
Quel matériel ou équipement ?
Le matériel de base englobe des équipements de protections individuelles, des cuves en acier, une source de chaleur, des moules, des compacteurs, et une pelle bèche.
Où s’approvisionner ?
En Afrique, beaucoup d’entrepreneurs du secteur s’approvisionnent directement dans les dépôts d’ordure. On peut trouver les déchets plastiques dans les ménages, les cours d’eaux, les marchés. Il est également possible de négocier auprès des entreprises ou de la structure chargée de l’hygiène et salubrité. Pour le matériel, on peut s’approvisionner auprès des quincailleries et des chaudronniers.
Comment trouver des clients ?
Dans le cas de la commercialisation des déchets plastiques, les clients sont généralement les entreprises de recyclages, de régénération des déchets plastiques et des particuliers qui pratiquent de l’agriculture hors-sol en milieu urbain.
La clientèle pour les pavés écologiques est constituée des entrepreneurs dans le domaine du BTP et des promoteurs immobiliers.
A quel moment/volume devient-on rentable :
Les pavés se vendent en mètres cube de 26 à 33 pavés. Le mètre cube coûte 4500 FCFA [environ 6,5 euros]. Ils peuvent aller jusqu’à 25 000 FCFA [environ 38 euros] en fonction de la qualité. L’activité commence à devenir rentable à partir de 4000 pavés produits et 3 tonnes de déchets plastiques collectés. Cependant, en prenant en compte l’équipement, les charges variables, et la main d’œuvre, l’activité peut être rentable au bout de 2 ans.
Aïsha Moyouzame
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.