(Agence Ecofin) - La cordonnerie, un métier négligé au départ, attire aujourd’hui de nombreux jeunes à la recherche d’emploi en Afrique. Dans certains pays comme le Bénin, le Tchad, le Niger, le Cameroun etc., des hommes, et parfois des femmes, se livrent de plus en plus à cette activité noble. Si la cordonnerie relève encore majoritairement du secteur informel, elle permet à un bon nombre d’en faire leur gagne-pain. Cette nouvelle fiche s’intéresse aux dispositions pour devenir un professionnel de la réparation de chaussures.
Les connaissances nécessaires
Exercer l'activité de cordonnerie suppose une grande habileté manuelle. Les différentes opérations réalisées par un cordonnier relèvent de la minutie et de la patience. Grâce à ses connaissances techniques, le cordonnier est capable de repérer les modifications à apporter sur une chaussure ou sur toute autre pièce. Il doit connaître les propriétés des matériaux sur lesquels il intervient comme le cuir, et tout autre matière utilisée dans ce métier. Par ailleurs, il doit pouvoir réaliser des coutures sur cuir, le dépoussiérage, décoller ou coller les parties abimées d’une chaussure, dessiner et découper une pièce de remplacement (semelles par exemple), et polir.
Comment apprendre ?
Ce travail est simple mais demande beaucoup de précision. A défaut d’apprendre sur le tas en moins de 3 mois, on peut se rapprocher d’une cordonnerie moderne pour suivre un stage d’apprentissage de 9 mois qui se répartit généralement comme suit : 3 mois pour la phase théorique, 3 mois pour la phase pratique et les derniers 3 mois pour le stage à l’atelier.
Combien faut-il ?
Le budget pour s’installer en tant que cordonnier est très accessible pour les cordonniers ambulants et la cordonnerie rapide. Par contre, pour une cordonnerie professionnelle, il faut prévoir un budget de 1 million FCFA (environ 1500 euros) réparti dans l’atelier de réparation, la banque de finition, la machine à coudre, le conformateur et les matières premières.
Quel matériel ou équipement ?
Dans le cadre de son métier, le cordonnier utilise divers outils tels que la coudre, le conformateur (machine pour donner la largeur souhaitée à une chaussure), les tenailles, le marteau, la colle, les aiguilles, le fil, le cuir, un couteau, quelques pièces de caoutchouc, une brosse, une éponge, des petits clous, et du cirage de différentes couleurs (rouge, marron, noir, neutre).
Où s’approvisionner ?
On peut trouver les matières auprès des artisans dans les ateliers de fabrication de cuir, dans les marchés locaux, les quincailleries.
Comment trouver des clients ?
Il est conseillé de reprendre une entreprise existante pour bénéficier d'une clientèle déjà établie, ou de proposer en plus de la réparation de chaussures, la réparation de sacs par exemple, ou de tout autre accessoire en cuir. En effet, si on veut aussi fabriquer des chaussures, créer une entreprise de cordonnerie de toute pièce est plus difficile car le secteur est concurrencé par la friperie et les chaussures fabriquées en Chine.
A quel volume/moment devient-on rentable ?
Un cordonnier qui ne propose pas un service de fabrication de chaussures parvient à faire 3000 FCFA par jour. Le prix de réparation varie entre 100 FCFA et 1000 FCFA. Un petit atelier moderne qui fabrique également des chaussures peut gagner plus de 100 000 FCFA par mois et vendre près de 5 paires de chaussure par jour. Une paire de chaussure fabriquée à partir du cuir peut coûter jusqu’à 25 000 FCFA. Certains cordonniers professionnels peuvent gagner jusqu’au million, lorsqu’ils utilisent un matériel industriel et moderne.
Aïsha Moyouzame
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »