(Agence Ecofin) - L’Afrique compte plus de 500 millions d’internautes avec un taux de pénétration de 39,3%. Si le continent a enregistré un faible pouvoir d’achat de 21 millions de personnes ayant utilisé des services d’e-commerce pour effectuer des achats au cours des 3 dernières années, ce nombre augmente chaque année de 18%, soit 6% de plus que la moyenne mondiale selon la CNUCED. Environ 264 start-ups sont opérationnelles et actives dans au moins 23 pays. En outre, avec la récente pandémie de Coronavirus, les plateformes en ligne ont vu leurs commandes exploser, et certaines entreprises ont réalisé leurs plus importants chiffres d’affaires, ce qui a permis de relancer l’activité.
Les connaissances nécessaires
Il faut avoir des connaissances sur le marché dans lequel on souhaite se lancer, les tendances du produit à vendre, les concurrents, le profil de la clientèle, les habitudes de consommation et les démarches administratives dans son pays.
Comment apprendre ?
Ouvrir une boutique en ligne ne demande pas forcément d’avoir un diplôme, notamment si l’on souhaite vendre des produits de première nécessité via les réseaux sociaux. Mais pour ceux qui optent pour la création d’un site internet on aura besoin d’une aide en ce qui concerne la création du site, l’hébergement et la maintenance. Un diplôme en commerce peut être utile pour la comptabilité et les différentes opérations de vente. Des connaissances en community management peuvent également aider à la qualité du contenu, de la relation client et de l’interactivité.
Quel budget pour se lancer ?
Pour un budget limité, on peut utiliser une plateforme de vente en ligne gratuite (Instagram, Facebook, WhatsApp Business). Ceux qui souhaitent avoir un site internet doivent compter entre environ 250 euros au niveau local, chez les développeurs qui reprennent des modèles déjà existants. Il faut compter entre 5000 et 10 000 euros pour un site classique, et bien plus, en fonction de la qualité du contenu, du logo, de la rédaction du contenu, des fonctionnalités du site, de la maintenance, du nom de domaine et de l’hébergement. En Afrique, les plateformes les plus utilisées demeurent les réseaux sociaux du fait de leur accessibilité, de leur gratuité et de leur capacité à atteindre une large clientèle. Quant au budget du stock, il varie en fonction des produits que l’on souhaite vendre.
Quel matériel ou équipement ?
Le matériel et l’équipement vont dépendre du type de commerce dans lequel on souhaite se lancer. En effet, lancer une boutique en ligne est beaucoup plus simple que de créer un commerce physique. On aura besoin d’un cahier de charges, du matériel pour le visuel (photos, vidéos de ses articles etc.), et d’un service de transport pour assurer les livraisons.
Où s’approvisionner ?
L’e-commerce regroupe de nombreux secteurs. En fonction de son activité, on pourra s’approvisionner soit sur le marché local soit à l’extérieur, en étant l’intermédiaire entre les clients et les fournisseurs qui souhaitent gagner de la visibilité ou avoir une plus grande clientèle. Si l’on souhaite démarrer seul avec un budget réduit, la vente en ligne des denrées alimentaires prêts à l’emploi ou des produits essentiels est plus facile, et offre la possibilité de s’approvisionner directement chez les producteurs.
Comment trouver des clients ?
La présence sur les réseaux sociaux et la sécurité des opérations sont les meilleures manières d’attirer les clients. En effet, même si les paiements par téléphone se développent, le paiement à la livraison reste populaire et plus adapté au contexte actuel, surtout si on est encore à ses débuts. On peut aussi opter pour la réduction des prix et la promotion pour attirer des clients. Etablir la confiance avec ses premiers clients pourra permettre d’augmenter sa base d’utilisateurs au fil du temps.
A quel moment devient-on rentable ?
La rentabilité à long ou à court terme dépendra une fois de plus du produit que l’on propose, mais aussi du marché. Toutefois, la communication, le marketing et surtout, le référencement pour ceux qui optent pour un site, sont essentiels pour rentabiliser son activité. Il faut tout de même noter que les défis comme la lenteur et le coût élevé de la connectivité Internet, l’insuffisance des infrastructures, la faiblesse de la logistique ou encore le manque de sécurité dans les opérations ont un impact négatif sur le pouvoir d’achat. Pour devenir rentable, il faut miser sur l’apport de son produit par rapport à l’offre existante, le marché de la vente en ligne étant concurrentiel. Pour un budget limité, on pourra faire du drop shipping en étant le distributeur d’un fournisseur. On peut donc commencer par revendre des articles de commerce et plus tard ouvrir son propre commerce au bout de six mois ou d’un an, avec pour avantage d’avoir déjà établi sa base de clients.
Aïsha Moyouzame
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »