(Agence Ecofin) - Selon le premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, ce sont plus de 800 milliards FCFA (environ 1,4 milliard $) qui seront investis dans les travaux d’extension, de développement et modernisation du port autonome d’Abidjan, d’ici 2020.
Au rang de ces importants travaux de modernisation, figure le redimensionnement et l’élargissement du canal de vridi menant au port autonome d’Abidjan. D’un coût de 255 575 018 $ (environ 150 milliards FCFA) financé à hauteur de 85% par CHINA EXIMBANK et 15% sur fonds propres du port autonome d’Abidjan, ce nouveau canal a été officiellement inauguré le 21 février dernier.
Ces travaux permettront désormais au port d’Abidjan d’accueillir des navires porte-conteneurs et conventionnels sans limitation de longueur avec 16 mètres de tirant d’eau, contre 260 mètres de long maximum et 12 mètres de tirant d’eau auparavant. Cette nouvelle configuration du canal de vridi permettra également de supprimer les temps d’attente dus à sa fermeture pour certains types de navires. Ce qui devrait contribuer à accroître l’attractivité du port pour les armateurs.
Abidjan se rêve désormais en hub sous-régional
L’inauguration de ce canal redimensionné et élargi a été l’occasion pour les autorités ivoiriennes d’afficher leurs nouvelles ambitions pour le port d’Abidjan, qui assure 85% des échanges avec l’extérieur et 75% des recettes douanières du pays. En effet, avec d’autres travaux d’envergure parmi lesquels la construction d’un deuxième terminal à conteneurs, Abidjan se rêve désormais en hub sous-régional.
« L’élargissement et l’approfondissement du canal de vridi permettent de repositionner le port d’Abidjan comme un hub sous-régional en matière de transport maritime. Ces travaux vont impacter inéluctablement les activités du port qui pourra accueillir désormais des navires de dernière génération.», a fait remarquer, Amadou Gon Coulibaly.
Pour sa part, le directeur général du port autonome d’Abidjan, Hien Sié, s’est montré ambitieux. « Nous ambitionnons par ces infrastructures d'être le port principal sur la façade atlantique d'Afrique entre Tanger et le Cap.», a-t-il déclaré.
Autrefois deuxième port à conteneurs sur la côte ouest-africaine après celui de Lagos (Nigeria), le port d’Abidjan a depuis quelques années, été supplanté d’abord par le port de Tema (Ghana) et depuis 2015 par le port de Lomé (Togo), selon les données de l'analyste maritime néerlandais Dynamar. Une situation qui pourrait bien perdurer avec la perspective de certains projets tel que la future ligne de chemin de fer devant relier Ouagadougou (Burkina Faso) à Accra (Ghana) et qui débouchera sur le port de Tema.
Avec ces importants investissements, Abidjan tente donc de reprendre la main à une concurrence qui se fait de plus en plus féroce. Mais pour cela, d’autres questions tout aussi sérieuses méritent d’être résolues. Au nombre de celles-ci figurent bien évidemment, les coûts élevés pratiqués au port d’Abidjan.
En effet, selon la Banque mondiale, le coût d'un conteneur transitant par le port d'Abidjan est 59% plus élevé à l’export et 44% plus élevé à l'import.
Borgia Kobri avec Zeinab Dosso
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