(TRIBUNE) - 600 millions de dollars d’investissements par an seraient nécessaires au continent africain pour atteindre les Objectifs de Développement Durable selon le Sustainable Development Solutions Network de l’ONU. Inéluctablement, ce chiffre devra être révisé à la hausse dans le contexte de pandémie COVID19.
Une part significative de ces investissements est destinée à des projets d’infrastructures répondant à des besoins essentiels comme l’accès à l’eau, la santé, l’énergie, la gestion des déchets, les transports ou encore l’accès aux services rendus par les nouvelles technologies de l’information, contribuant notamment à l’émergence de villes et territoires durables.
Facteurs d’intégration, de prospérité et de stabilité, ces projets mettent les différentes parties prenantes, publiques comme privées, investisseurs, opérateurs et décideurs publics impliqués devant un défi de taille : tout mettre en œuvre pour qu’ils génèrent des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux partagés. Cette recherche systémique d’impacts positifs tout au long du cycle de vie d’un projet doit devenir ainsi la raison d’être de tout acteur, public comme privé.
L’enjeu des investissements à impacts est de plus en plus prégnant à travers le monde, notamment en Afrique dans le secteur des infrastructures et le secteur extractif (mines, pétrole, gaz). Le renforcement des investissements qualitatifs sur ce continent est d’ailleurs l’un des points du consensus de Dakar auquel sont parvenus plusieurs pays africains en décembre 2019 avec les principales institutions économiques internationales (OCDE, FMI et Banque mondiale).
Mais, force est de constater que cette dynamique au service d’infrastructures inclusives et à impacts souffre d’une concurrence moins disante qui crée bien souvent des situations d’insatisfaction et d’insécurité, voire d’inéquité, pour les donneurs d’ordres, les investisseurs, les opérateurs, les usagers.
Les exigences exprimées par les multiples standards internationaux tels de que l’IFC ou les PRI, les bailleurs et les divers engagements sectoriels auxquels nous souscrivons sont pourtant clairs ! La réussite de projets d’infrastructures inclusifs repose sur les notions clés de partage de la valeur, de transparence et de vigilance. Le succès de ces projets qui s’inscrivent dans la durée repose par ailleurs sur leur acceptation par l’ensemble des parties prenantes. Les autorités publiques commanditaires, les usagers, les populations riveraines ou les acteurs économiques des territoires concernés doivent aujourd’hui plus que jamais prendre part dans la prise de décisions.
Dans cette perspective, et parce que cette exigence, facteur de différence, doit devenir un facteur de préférence, nous exprimons ici cinq principes actifs devant permettre l’émergence d’une nouvelle génération de gestion de projets d’infrastructures inclusifs.
Toute implication aux projets devra être conditionnée à la réunion des fondamentaux suivants :
Décideurs publics, investisseurs et opérateurs doivent être convaincus et porter la création d’un cadre d’investissements et d’opérations répondant à ces fondamentaux. Il doit permettre de privilégier les acteurs mieux disants à même de relever le défi d’une généralisation des projets d’infrastructures inclusifs performants.
Ce sera le sujet du colloque parlementaire en ligne sur les Investissements inclusifs et à impacts à l’international, notamment en Afrique au service des Objectifs de Développement Durable (ODD), organisé sous le haut patronage de Madame Élisabeth Borne, Ministre de la Transition Écologie et Solidaire, qui se tiendra en ligne le 19 juin, de 14h à 18h30, et auquel j’ai le plaisir de vous inviter.
Stéphanie Kerbarh, Députée de Seine-Maritime
Présidente du groupe d’études RSE & Secrétaire de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale
PROGRAMME 19 juin, de 14h à 18h30 14h00 : Allocution préalable par Mme la Députée Stéphanie Kerbarh. 14h30 : Table-ronde n° 1 - Quels cadres réglementaires ou normatifs, quelles conditions ? Pour en parler seront réunis des représentants de l’OCDE, de l’OHADA, de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et la Mairie de Bordeaux et la Plateforme des Droits de l’homme. 15h45 : Table-ronde n° 2 - Quelles pratiques du côté des opérateurs, quelles inspirations venant du terrain – retours d’expérience et bonnes pratiques ? Pour en parler seront réunis des représentants d’ENGIE, de la fédération des mines du Congo, de l’ITIE, Orange, Suez, du Sénat et de l’association Climate Chance. 17h00 : Table-ronde n° 3 – Quels conditions et critères de financement ? Pour en parler seront réunis des représentants de Bouygues, STOA Infra & Energie, Meridiam, Blue like an Orange Sustainable Capital, Inco, Mirova et La Tribune Afrique. 18h20 : Clôture ministérielle Inscription préalable obligatoire : https://www.eventbrite.fr/e/billets-colloque-parlementaire-en-ligne-investissements-a-impact-a-linternational-107062083574 |
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