(Agence Ecofin) - L'Egypte était la première économie classée dans la catégorie émergente à tester le marché des emprunts obligataires internationaux après la correction brutale du cours des actions sur le marché financier américain et international.
Le coup d'essai a été un coup de maître pour le pays des Pharaons. Ses obligations souveraines émises ce 14 février 2018 ont reçu des souscriptions pour près de 12 milliards $. L'opération, co-arrangée par Citigroup, First Abu Dhabi Bank JP Morgan, HSBC et Morgan Stanley, consistait en une émission en trois tranches.
L’une portait sur 1,25 milliard $ avec une maturité de 5 ans, la deuxième de 1,25 milliard $ aussi, a une maturité de 10 ans, et la dernière, de 1,5 milliard $ a une maturité de 30 ans. Ces émissions ont reçu un taux d'intérêt initial respectif de 5,57%, 6,5% et 7,9%. Les analystes estiment que c'est une bonne sortie.
L'adoption par le Sénat américain des mesures historiques d'incitations fiscales, ajoutée à la hausse du nombre des travailleurs, fait craindre un retour de l'inflation aux Etats-Unis et une hausse conséquente des taux par la réserve fédérale, rendant ainsi les obligations américaines plus attractives.
Le succès de l'opération égyptienne est donc considéré comme une preuve que les obligations souveraines en provenance des pays émergents continuent d'attirer les investisseurs, malgré la volatilité ambiante.
Mais il faudra encore attendre pour évaluer le sentiment pour les emprunts souverains des pays frontières, comme le Kenya ou encore la Côte d'Ivoire qui sont aussi attendus sur les marchés internationaux. Le Kenya particulièrement, est en train d'effectuer une tournée de rencontre d’investisseurs qui s'achèvera lundi 19 février à Londres, avec pour la première fois une obligation d'une maturité de 30 ans.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.