(Agence Ecofin) - Plus de 10 ans après les engagements de Maputo, les Etats africains se retrouvent à Malabo en Guinée-équatoriale dans le cadre du 23ème sommet de l’Union Africaine pour réfléchir sur le thème de «L’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique». Si en 2003 les pays africains s’étaient engagés à consacrer 10% de leur PIB au secteur agricole, force est de constater que seulement quelques-uns de ces états sont parvenus à respecter cet engagement.
Ce qui ne fait pourtant pas dire à Sibiri Jean Zoundi, administrateur du club Sahel de l’OCDE, que Maputo a été un coup d’épée dans l’eau. « Même si les engagements de Maputo n’ont pas été pleinement tenus, Maputo demeure un tournant majeur dans la prise de conscience en Afrique des potentialités du secteur agricole et de la nécessité de mettre en place des infrastructures modernes adéquates, notamment celles qui permettant de relier les zones de production aux zones de consommation » confie l’expert à Radio France International.
Difficile cependant de s’en contenter, surtout quand on sait que le continent injecte chaque année 33 milliards de dollars dans l’importation des denrées de bases dans un contexte de hausse du prix. Aussi la société civile invite-t-elle les dirigeants africains à passer «de la rhétorique à l’action».
Selon M. Zoundi « Il faut désormais passer, d’une stratégie de sécurité alimentaire à une stratégie de souveraineté alimentaire, c’est-à-dire relever le défi de financement de cette souveraineté. Je pense que, les débats au sommet de Malabo vont beaucoup tourner autour de cette question, car les dirigeants africains savent bien que parler de la " souveraineté " n’a aucun sens si sa mise en œuvre doit dépendre du bon vouloir des partenaires externes, quelle que soit leur générosité!»
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.