(Agence Ecofin) - L’Angola, premier producteur de pétrole en Afrique selon le dernier rapport de l’OPEP daté de mars 2016, est en visite au FMI depuis le 6 avril 2016, à la recherche de financements pour sa politique économique.
Alors qu’on assiste à une chute continue du prix du pétrole sur le marché international depuis 2015, l’Angola a augmenté sa production qui est passée de 1,607 M bpj à 1,722 M bpj entre février et mars 2016. Mais cette mesure ne suffira pas à sortir le pays de la profonde crise qui l’affecte.
Deuxième économie la moins diversifiée du monde après l’Irak, selon le PNUD, le financement du programme d’investissements structurants de l’Angola daté de janvier 2015, a besoin à court terme d’investissements pour 1,6 milliard de dollars US : le pays prévoit de verser 1,1 milliards de dollar US dans un Fonds infrastructures dédié aux secteurs industriels et des transports. Un autre fonds estimé à 500 millions de dollars US sera consacré au financement d’infrastructures hôtelières.
Ces infrastructures indispensables à court terme pour l’amélioration de la croissance figurent dans « La stratégie Angola 2025 ». Elle prévoit un Plan National de Développement moyen terme (PND) 2013-2017 pour la promotion de la diversification de l’économie par le secteur privé, un soutien à la formation professionnelle, la lutte contre l’insécurité alimentaire et le développement des infrastructures de base.
Concernant la sécurité alimentaire, par exemple, le pays reste fortement dépendant des importations. En 2015, selon Afonso Pedro Canga, le ministre de l’Agriculture, les importations angolaises de volailles s’élevaient à 450 millions de dollars US pour un volume total de 360 000 tonnes de poulets.
Pour l’amélioration du périmètre urbain, des plans d’investissements publics provinciaux et nationaux dans le domaine de l’eau, l’énergie, les télécommunications, les transports et les traitements des déchets ont été mis en place depuis 2013 pour s’achever en 2020. Un plan directeur du métro de Luanda 2015-2030 vise aussi à transformer la capitale en une métropole économique de premier plan en Afrique.
En 2009, l’Angola avait déjà conclu un accord de prêt avec le FMI. D’un montant de 1,4 milliard de dollars US, ce financement avait permis de stabiliser le kwanza, la monnaie nationale et de maîtriser l’inflation. Cette fois, selon le FMI, le taux d’inflation s’élèvera à +19,1 % en moyenne en 2016 et ne reviendra sous le seuil des 10 % qu’à partir de 2020, conséquence de la dépréciation rapide du kwanza (18 % depuis janvier par rapport au dollar) qui alimente l’inflation importée.
Pierre Nka
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